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Un maître bouddhiste accusé de harcèlement sexuel en Chine


Religieuse bouddhiste devant une vallée du comté de Sertar dans la préfecture autonome tibétaine de Garze enclavée dans la province du Sichuan en Chine, 8 décembre 2015.
Religieuse bouddhiste devant une vallée du comté de Sertar dans la préfecture autonome tibétaine de Garze enclavée dans la province du Sichuan en Chine, 8 décembre 2015.

Un éminent monastère de Pékin a réfuté les allégations visant Xuecheng, célèbre figure du bouddhisme, accusé d'avoir obligé des nonnes à des relations sexuelles; des accusations qu'examinent désormais les autorités religieuses.

Un rapport de 95 pages, rédigé par deux anciens moines et diffusé sur internet en début de semaine, a provoqué le scandale, en s'en prenant à maître Xuecheng et au monastère Longquan qu'il dirige.

L'éminent religieux y est accusé d'avoir envoyé des messages téléphoniques illicites, au ton séducteur ou menaçant, à au moins six nonnes pour les convaincre d'avoir des relations sexuelles avec lui.

Quatre ont cédé à ses demandes, Xuecheng leur assurant que le sexe était partie intégrante de leurs études bouddhistes, selon le rapport. Ce dernier dénonce par ailleurs la précarité des finances du monastère.

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"Nous avons reçu les éléments et contenus décrits dans le rapport, et avons commencé une enquête et le travail de vérification de ces affirmations", a indiqué jeudi l'Administration d'Etat des affaires religieuses, disant prendre "très au sérieux" les accusations.

Selon le quotidien officiel Global Times, Xuecheng a été convoqué et interrogé par les autorités, mais a été ensuite relâché.

De son côté, le monastère a fustigé le rapport, s'indignant de "preuves trafiquées" et critiquant "une tentative délibérée pour ternir la réputation" de maître Xuecheng et du temple, selon un communiqué posté en ligne.

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"Cet incident prend ses racines dans le désir de vengeance", soulignait le monastère Longquan, avant d'appeler le gouvernement et les autorités religieuses à enquêter... sur les accusateurs.

Xuecheng, chef de l'Association bouddhiste chinoise et membre de la chambre consultative du Parlement chinois, est une célébrité en Chine où des millions de fidèles suivent attentivement son compte sur la plateforme de microblogs Weibo.

Dans les faubourgs de Pékin, son monastère Longquan s'efforce de concilier les exigences spirituelles du bouddhisme et les technologies modernes. Il avait lancé l'an dernier un robot-moine intelligent capable de discuter mantras et principes du karma avec les visiteurs.

Le rapport accusant maître Xuecheng et les réactions sur les réseaux sociaux ont été rapidement supprimés ou censurés.

Dans un micro-blog, l'un des auteurs du rapport a expliqué s'être senti obligé de rendre ces informations publiques, le sort des victimes ayant été ignoré par les autorités, réticentes à enquêter sur le célèbre abbé.

Il n'existe en Chine aucune définition légale du harcèlement sexuel, pourtant très répandu dans le pays.

La campagne #MeToo, qui a déferlé sur les réseaux sociaux du monde entier à la suite des révélations de l'affaire Weinstein, a toutefois incité des étudiantes chinoises à dénoncer des cas d'agressions et de harcèlement sur les campus. Mais les débats sur le sujet sont restés drastiquement encadrés par le gouvernement et la censure.

Avec AFP

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