Alfredo Okenve "partait pour l'aéroport accompagner son frère. Quatre personnes ont arrêté sa voiture, et l'ont obligé à venir dans la leur avec des armes, ils l'ont conduit dans un terrain vague où ils l'ont roué de coups, jusqu'au sang, avant de l'abandonner", a indiqué à l'AFP Anacleto Medja, membre de l'ONG de M. Okenve, le Centre des études et initiatives pour le développement de la Guinée équatoriale (CEID-GE).
Le défenseur des droits de l'Homme a été conduit à l'hôpital de Bata par des riverains, ont indiqué la même source et des membres de sa famille.
L'identité des hommes en civil qui l'ont arrêté et battu est inconnue. En Guinée équatoriale, le port d'armes est fortement contrôlée par les autorités.
Dans un communiqué, l'ONG CEID-GE a affirmé que M. Okenve a été "séquestré" et "maltraité par les forces de sécurité habillés en civil".
L'ONG a dénoncé lundi le "harcèlement" dont est victime la société civile équato-guinéenne, et a indiqué qu'une plainte sera déposée.
L'affaire était très suivie sur les réseaux sociaux du pays lundi, mais les autorités n'ont pas officiellement réagi.
En avril 2017, M. Okenve avait été arrêté et détenu plusieurs jours pour avoir célébré les 20 ans de son ONG. Il avait été libéré après le versement d'une caution de deux millions de francs CFA (environ 3.000 euros).
Le régime de Teodoro Obiang Nguema, 76 ans, est régulièrement dénoncé par les organisations de défense des droits de l'Homme pour sa répression des opposants, des organisations indépendantes de la société civile et des médias.
En février, l'Union européenne s'était inquiétée de la "forte détérioration de la situation des droits de l'homme" en Guinée équatoriale, petit pays pétrolier d'Afrique centrale, également connu pour les frasques de son vice-président, Teodorin Nguema Obiang, fils du président.
Avec AFP