Le parquet général argumente dans un communiqué que "la destruction par le feu de livres saints comme la Bible ou le Coran peut constituer une violation de la loi sur le blasphème" à travers "une injure publique ou un outrage envers une religion".
"Les circonstances dans cette affaire nous conduisent à décider de requérir une mise en accusation qui permettra à un tribunal de se prononcer", a précisé le procureur général Jan Reckendorff.
En décembre 2015, le prévenu de 42 ans dont l'identité n'a pas été dévoilée, avait brûlé un exemplaire du Coran dans son jardin, avant de poster la vidéo sur le compte Facebook d'un groupe intitulé "Oui à la liberté, non à l'islam".
L'article 140 du code pénal danois sur le blasphème prévoit une peine de prison de quatre mois au maximum, mais le parquet recommande une simple amende dans ce dossier.
Le procès aura lieu à Aalborg (nord) à une date indéterminée.
C'est la quatrième fois seulement en près de 80 ans que la justice danoise poursuit au nom de l'article 140.
En 1938, quatre personnes avaient été condamnées pour des écrits antisémites. En 1946, deux personnes avaient écopé d'une amende pour avoir célébré un simulacre de baptême au cours d'un bal masqué. Enfin en 1971, deux responsables de la radio publique avaient été sanctionnés pour avoir diffusé une chanson évoquant la sexualité d'une femme et son refus de toute autorité divine.
Le parquet a abandonné les poursuites dans 12 cas, dont le plus connu est celui des caricatures du prophète Mahomet publiées dans le quotidien Jyllands-Posten en 2005 puis dans 17 quotidiens danois en février de l'année suivante.
La publication de ces dessins notamment par l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, avait déclenché de violentes manifestations dans plusieurs pays musulmans.
Avec AFP