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Un ex-ministre sud-africain arrêté pour corruption


L'ancien président sud-africain Jacob Zuma (2e G.) au sortir du tribunal de Durban à Durban, le 8 juin 2018.
L'ancien président sud-africain Jacob Zuma (2e G.) au sortir du tribunal de Durban à Durban, le 8 juin 2018.

L'ancien ministre sud-africain de la Sécurité Bongani Bongo a été interpellé jeudi pour corruption, devenant la première personnalité politique de haut rang visée par le grand nettoyage promis par le chef de l'Etat Cyril Ramaphosa.

Considéré comme un proche de l'ex-président Jacob Zuma, M. Bongo, qui siège toujours au Parlement, a été présenté devant un juge du Cap (sud), qui a ordonné sa remise en liberté contre le versement d'une caution de 5.000 rands (300 euros).

M. Bongo est soupçonné d'avoir tenté de faire pression sur une commission d'enquête parlementaire sur la gestion controversée du géant sud-africain de l'électricité Eskom en 2017.

"Il est accusé de corruption pour avoir essayé d'influencer un avocat qui participait à une commission parlementaire sur Eskom", a expliqué à l'AFP un porte-parole de la police judiciaire, Hangwani Mulaudzi.

"Il a demandé que cet avocat prenne un congé afin de faire dérailler la procédure et lui a donné un chèque un blanc", a poursuivi M. Mulaudzi.

Un porte-parole du parquet, Eric Ntabazalila, a précisé que M. Bongo était soupçonné "d'avoir proposé à l'avocat (Ntuthuzelo) Vanara une gratification monétaire illégale en lui demandant combien précisément il voulait pour arrêter son enquête".

"L'avocat Vanara a refusé et dénoncé le comportement de l'accusé", a ajouté M. Ntabazalila.

Membre du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, Bongani Bongo, qui dirige la commission des affaires intérieures du Parlement, devra à nouveau comparaître devant le tribunal le 31 janvier prochain.

Nommé par Jacob Zuma, il a occupé les fonctions de ministre de la Sécurité d'Etat pendant quatre mois en 2017.

Englué dans les scandales, M. Zuma a été poussé à la démission en février 2018 et remplacé par M. Ramaphosa, qui a promis depuis de tourner la page calamiteuse de la corruption.

L'ancien chef de l'Etat, 77 ans, est soupçonné d'avoir généralisé le pillage des ressources de l'Etat, notamment en favorisant illégalement les affaires d'une sulfureuse famille d'hommes d'affaires dont il est proche, les Gupta.

"Le fait qu'un homme politique de haut rang comme Bongo soit arrêté est très encourageant", s'est réjoui auprès de l'AFP David Lewis, qui dirige l'ONG Corruption Watch.

Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), s'est lui aussi félicité des poursuites lancées contre M. Bongo.

"Il n'est un secret pour personne que Bongo était l'un des acolytes de la mafia animée par les Gupta et Jacob Zuma", a souligné la cheffe du groupe parlementaire de la DA, Natasha Mazzone. "Nous ne pouvons qu'espérer que cette arrestation soit la première d'une longue série".

Le groupe parlementaire de l'ANC s'est refusé à tout commentaire sur l'interpellation de son membre afin, a-t-il dit, de "laisser la justice suivre son cours".

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