Théodore Tabaro, 49 ans, a été condamné par une chambre spécialisée du tribunal de Stockholm pour "génocide" après avoir été reconnu coupable de meurtre, tentative de meurtre et enlèvement contre la minorité tutsi. Il a en revanche été acquitté de viol, faute de preuves.
Les faits se sont produits entre le 9 avril et mai 1994, dans les secteurs de Winteko, Nyakanyinya et Mibirizi, dans le sud-ouest du pays.
Il a notamment participé à l'attaque d'une école de Nyakanyinya "en ordonnant de jeter des grenades sur le bâtiment, de tirer et de tuer des gens ainsi que de mettre le feu à l'école", détaille la Cour. Huit cents personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées ou grièvement blessées.
>> Lire aussi : Nouveau témoignage d'un ex-militaire français contestant le caractère purement humanitaire de "Turquoise" au Rwanda
Il a également participé quelques jours plus tard à l'attaque d'un cloître dans la région de Mibirizi.
Les enquêteurs et les procureurs chargés de l'affaire ont auditionné des dizaines de témoins et rescapés au Rwanda, en Europe et en Amérique du nord.
Au moins 36 morts et sept victimes de viol ont été identifiés au cours de l'instruction. Une trentaine de rescapés et proches de victimes s'étaient portés partie civile.
Seize d'entre eux vont être indemnisés, a par ailleurs annoncé le tribunal.
Theodore Tabaro a été interpellé en octobre 2016 à son domicile d'Örebro, à 160 kilomètres à l'ouest de Stockholm. Arrivé en Suède en 1998, il a été naturalisé en 2006.
>> Lire aussi : Non-lieu confirmé pour un prêtre accusé pour le génocide rwandais en France
En 2014 et 2016, la Suède a condamné deux autres Rwandais naturalisés Suédois, Stanislas Mbanenande et Claver Berinkidi, à la prison à perpétuité pour leur participation au génocide au Rwanda.
Déclenché après l'assassinat le 6 avril 1994 du président rwandais, le Hutu Juvénal Habyarimana, le génocide a fait, selon l'ONU, 800.000 morts en trois mois, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Avec AFP