Le procureur général angolais, Alvaro Da Silva Joao, a annoncé que Carlos Manuel de Sao Vicente avait été placé en détention préventive après avoir été interrogé pendant une journée et que des bâtiments et des sommes d'argent avaient été saisis.
Jusqu'à présent, l'homme d'affaires a nié les accusations portées contre lui.
Marié à une fille de l'ancien président Dos Santos, M. de Sao Vicente a dirigé un groupe de firmes qui vendaient des contrats d'assurance à Sonangol, la compagnie pétrolière nationale de l'Angola.
M. Dos Santos est souvent accusé d'avoir nommé des proches et des membres de sa famille à des positions importantes pendant qu'il était au pouvoir entre 1979 et 2017. Seule une petite élite a bénéficié pendant cette période de la richesse générée par les vastes réserves pétrolières et minières de l'Angola.
L'ancien président s'est depuis installé à l'étranger avec la plus grande partie de sa famille.
L'interrogatoire de M. de Sao Vicente "a produit de fortes indications de détournement de fonds", "d'abus de pouvoir", "de corruption" et de "trafic d'influence", a déclaré le procureur général dans un communiqué.
M. de Sao Vicente a été conduit à la prison de Viana à Luanda où il sera détenu en attendant la suite de la procédure, a indiqué le procureur général.
En 2018, des procureurs suisses ont saisi 900 millions de dollars (769 millions d'euros) sur des comptes détenus par M. de Sao Vicente dans le cadre d'une enquête sur des activités de blanchiment d'argent.
Au début de ce mois, la justice angolaise, enquêtant sur des accusations de corruption, a saisi des bâtiments et des hôtels appartenant à l'une des compagnies de M. de Sao Vicente, AAA Seguros.
M. de Sao Vicente semble être la dernière cible en date d'une campagne anti-corruption menée par le président angolais Joao Lourenço et qui vise principalement la famille de son prédécesseur Dos Santos.
En août dernier, José Filomeno dos Santos, fils de l'ancien chef de l'Etat, a été condamné à cinq ans de prison pour avoir détourné des fonds provenant du pétrole du fonds souverain de l'Angola, qu'il a supervisé de 2013 à 2018.
Sa demi-soeur Isabel dos Santos est l'objet d'une enquête sur une longue liste d'accusations de mauvaise gestion, détournement de fonds et blanchiment d'argent concernant la période où elle administrait Sonangol.