Aminata Kâ, 22 ans, est rentrée mercredi soir chez elle dans la banlieue de Dakar après une batterie d'examens médicaux.
Epuisée, elle n'a pu préparer, comme chaque soir, le repas de son mari d'une trentaine d'années qu'elle avait épousé deux mois plus tôt. Son mari s'est saisi de ce prétexte pour la rouer de coups pendant deux heures, jusqu'à ce qu'elle perde connaissance et succombe à ses blessures.
La police a été appelée sur les lieux par les voisins du couple, alertés par les hurlements de la victime. Sur place, les policiers ont trouvé son corps sans vie.
Selon des voisins interrogés par la police et cités par la presse, Aminata Kâ subissait des violences quotidiennes, et avait le visage fréquemment couvert de bleus. Depuis trois jours, ils disent avoir entendu son mari la battre tous les soirs avec plus de violence qu'à l'accoutumée.
Le mari a été arrêté à son domicile.
En mai 2019, le ministère chargé de la Femme et du Genre avait dénoncé une "recrudescence des violences faites aux femmes et aux filles au Sénégal", après la mort de deux jeunes femmes "toutes deux assassinées dans des conditions atroces".
Ces crimes avaient suscité des appels au rétablissement de la peine de mort, abolie en 2004, de la part de chefs religieux comme de simples citoyens.