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Un incendie fait au moins 41 morts dans une prison indonésienne


Un agent médical se dirige vers une ambulance à l'hôpital Sulianti Saroso de Jakarta, en Indonésie, le 5 mars 2020. (photo d'archives)
Un agent médical se dirige vers une ambulance à l'hôpital Sulianti Saroso de Jakarta, en Indonésie, le 5 mars 2020. (photo d'archives)

L'incendie d'une prison indonésienne dans la région de Jakarta au milieu de la nuit a fait au 41 morts et plusieurs dizaines de blessés, a annoncé la police mercredi.

Le feu s'est déclenché tôt le matin mercredi vers 03H00 locales (20H00 GMT mardi) dans la prison de Tangerang, ville à l'ouest de la capitale indonésienne; et "41 détenus sont morts, huit sont gravement blessés et 72 ont des blessures plus légères", a déclaré le chef de la police de Jakarta, Fadil Imran, à des journalistes.

"L'incendie s'est propagé rapidement et il n'y a pas eu assez de temps pour ouvrir certaines cellules", a expliqué le ministre de la Justice Yasonna Laoly au cours d'un briefing.

"40 personnes sont mortes sur place, une autre est décédée sur le trajet vers l'hôpital", et huit blessés graves ont été recensés, a-t-il indiqué.

Le ministre a révisé à 31 le nombre de blessés légers, contre 72 annoncés initialement par la police.

Un détenu sud-africain et un détenu portugais figurent au nombre des morts, a précisé M. Laoly.

Des images de télévision ont montré des pompiers aux prises avec les flammes qui ont ravagé pendant la nuit l'un des bâtiments de la prison, d'où se dégageait un épais nuage de fumée.

Les pompiers ont pu venir à bout vers 03H00 locales (20H00 GMT mardi) de l'incendie qui a embrasé un bâtiment de la prison hébergeant surtout des condamnés pour trafic ou consommation de drogues.

Les victimes grièvement blessées ont été évacuées vers les hôpitaux de la ville de Tangerang, dans la conurbation de Jakarta, et ceux présentant des blessures plus légères dans une clinique des alentours.

Des sacs mortuaires oranges, jaunes et bleus, contenant les dépouilles des victimes ont été envoyés vers un hôpital de la police de l'Est de Jakarta où ils doivent être identifiés. Des tests ADN seront nécessaires pour certaines victimes, a noté le ministre de la Justice.

Marlinah, une proche d'une des victimes de l'incendie, s'est rendue à l'hôpital pour identifier le corps.

"Je suis venue dès que j'ai reçu la nouvelle à propos de mon petit frère, Muhammad Yusuf (...) on m'a informée que mon frère nous avait quitté et que le bloc C2 avait brûlé", a dit à l'AFP cette femme indonésienne vêtue de noir.

Elle a expliqué en pleurant qu'elle espérait pouvoir enterrer son frère dans sa ville d'origine, Bogor, à l'Est de Jakarta.

- Problème électrique -

Les autorités recherchent encore les causes de l'incendie mais suspectent un problème électrique.

"J'ai inspecté le lieu de l'incendie et sur la base des premières observations le feu aurait pris à cause d'un court-circuit", a indiqué Fadil Imran, le chef de la police de Jakarta.

Les installations électriques de la prison de Tangerang, construite en 1972, n'ont pas été modernisées depuis plus de 40 ans, a noté le ministre de la Justice.

Cette prison hébergeait par ailleurs deux fois et demi plus de détenus que prévu -- plus de 2.000 au lieu de 600 -- selon les données du site du département des prisons.

Le bâtiment qui a pris feu était aussi largement surpeuplé, a reconnu la porte-parole du directoire général des prisons Rika Aprianti.

"La capacité maximale du bloc C était de 40 personnes mais il était utilisé pour 120 détenus", a-t-elle déclaré sur la chaîne Metro TV.

Les prisons indonésiennes présentent le plus souvent des conditions sanitaires difficiles et sont surpeuplées. Il est assez fréquent que les détenus s'en échappent ou se rebellent contre des conditions inhumaines.

En 2019, au moins 100 prisonniers se sont échappés d'une prison de la province de Riau, sur l'île de Sumatra, après un incendie.

Les incendies sont par ailleurs fréquents dans l'archipel d'Asie du Sud-Est où les mesures de sécurités sont peu observées.

Une trentaine de personnes avaient trouvé la mort en 2019 dans l'explosion d'une fabrique d'allumettes après la chute accidentelle d'un briquet qu'un ouvrier avait laissé tomber sur une pile de boîtes prêtes à être livrées.

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