On connait déjà le nom de 276 nominés qui espère remporter le Prix Nobel de la Paix 2015, même si la récompense ne sera pas décernée avant la fin de l’année par le jury du fameux prix. Parmi ces nominés :Victor Ochen, 33 ans, le plus jeune Africain jamais proposé pour un Nobel.
Il n’est pas très fréquent de recevoir un appel vous informant que vous êtes retenu parmi les nominés pour le Prix Nobel de la Paix.
C’estpourtant ce qui est arrivé à M. Ochen. Une ONG américaine, l’American Friends Service Committee l’a choisi, lui et son organisation, « Africa Youth Initiative Network », pour leur travail avec les victimes de conflits dans le nord de l’Ouganda.
Victor était à La Haye en janvier lors de la première comparution de Dominic Ongwen, l’un des chefs de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), arrêté en Centrafrique. Cette comparution lui pris beaucoup de son temps et de son énergie, si bien qu’il a carrément oublié de rappeler l’American Friends Service Committee à l’époque.
Apres l’avoir finalement fait, il s’est entendu dire ce que chaque militant associatif rêve d’entendre : « Ils m’ont dit : en raison de votre travail, nous croyons beaucoup en vous et nous sommes convaincus de vos bonnes intentions. Pour ces raisons nous sommes heureux de vous annoncer que nous vous avons choisi pour être nominé pour le Prix Nobel de la Paix ».
M. Ochen est resté sans voix. Dans le passé, l'American Friends Service Committee avait nominé l’archevêque anglican Desmond Tutu, l’ancien président américain Jimmy Carter et même le militant américain en faveur des droits civiques Martin Luther King.
Pour Victor Ochen, cette nomination intervient au bon moment, après l’arrestation de Dominic Ongwen. Elle attire l’attention du monde sur les victimes de la guerre dans le nord de l’Ouganda.
« Nous avions besoin que le monde comprenne notre appel et notre plaidoyer, et les aspirations des peuples qui ont souffert des violations des droits humains. Souvent, on s’attarde plus sur les auteurs des violations, que sur l’attention et la réponse à apporter aux victimes », explique M. Ochen.
Il rappelle que lui-même a dû fuir la guerre. Cela lui permet de comprendre facilement le traumatisme des victimes avec lesquelles il travaille tous les jours.
Prix Nobel ou non, M. Ochen espère que sa nomination sera un signal positif pour les jeunes vivants dans les zones de conflit. Il ne faut jamais perdre espoir, selon lui.