Un journaliste éthiopien et son ami ont été abattus par une personne non identifiée à Mekelle, la capitale de la région du Tigré, ont déclaré jeudi un travailleur humanitaire et un résident.
Selon les groupes de défense des droits, la liberté de la presse s'est érodée depuis le conflit de novembre dernier entre les troupes fédérales et les forces loyales à l'ancien parti au pouvoir du Tigré, qui a perdu Mekelle fin 2020.
Dawit Kebede, qui travaillait pour la télévision régionale du Tigré, a été abattu mardi soir alors qu'il était en voiture avec des amis, a déclaré un travailleur humanitaire. "Tous deux ont reçu une balle dans la tête et leurs corps ont été retrouvés dans une voiture qu'ils conduisaient", a déclaré le travailleur, qui a demandé à ne pas être nommé.
Leurs corps ont été retrouvés mercredi par des personnes qui allaient à l'église et ont appelé la Croix-Rouge. L'ami de Dawit a été identifié comme étant Bereket Berhe, dont le journal Addis Standard a dit qu'il était le frère d'un des collègues de Dawit.
Le Tigré est en état d'urgence et à Mekelle, il y a un couvre-feu nocturne à partir de 19 heures.
Tous deux ont été tués vers 19h30, a déclaré à Reuters un habitant de Mekelle. "J'ai assisté à leurs funérailles, les deux ont été enterrés à Mekelle mercredi", a déclaré le résident. Le motif du meurtre n'est pas clair.
Kahsay Biru, directeur de l'Agence des médias du Tigré, l'organisme qui chapeaute l’organe de presse où Dawit travaillait, a déclaré que la police avait brièvement détenu Dawit vendredi et lui avait demandé de se présenter lundi.
L'agence est dirigée par l'administration intérimaire du Tigré, qui a été nommée par le gouvernement fédéral, basé à Addis-Abeba.
"Ils lui ont posé des questions sur notre institution et sur la façon dont ils faisaient leurs reportages pendant le conflit", a déclaré Kahsay à Reuters.
Le maire de Mekelle, Ataklti Haileselassie, et Mulu Nega, le nouveau chef du Tigré, n'ont pas répondu aux appels téléphoniques ou aux SMS demandant des commentaires sur les meurtres.
Les observateurs des médias ont rapporté l'arrestation d'au moins 13 journalistes en Ethiopie l'année dernière, dont sept en novembre lorsque les combats ont éclaté au Tigré.
Les médias éthiopiens présentent un large éventail de points de vue, allant des médias d'État et affiliés aux publications indépendantes, en passant par les organes affiliés à l'opposition politique ou même aux groupes armés.