Alaa Brinji, emprisonné depuis près de deux ans, a été reconnu coupable jeudi d'avoir "insulté les dirigeants du pays et incité la population à la haine", a rapporté Amnesty dans un communiqué.
Il a également été condamné pour avoir "tourné en dérision des figures religieuses de l'islam", "accusé des agents de sécurité d'avoir tué des manifestants" à Awamiya (est), a ajouté Amnesty.
M. Brinji, détenu depuis le 12 mai 2014, a également écopé d'une amende de 50.000 rials (environ 12.000 euros) et d'une interdiction de voyager de huit ans.
Le directeur adjoint d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord James Lynch a jugé le verdict "totalement honteux".
"Il (Alaa Brinji) est la dernière victime en date de la répression impitoyable de l'Arabie saoudite contre la contestation pacifique, où le but semble être d'éliminer complètement toute forme de critique", a-t-il dénoncé.
"Mettre quelqu'un derrière les barreaux pour avoir exercé pacifiquement son droit légitime à la liberté d'expression, et avoir défendu les droits d'autrui à le faire, est une distorsion complète de la notion même de justice", a-t-il insisté.
"Les autorités doivent annuler sa condamnation et le libérer immédiatement et sans condition", a-t-il appelé, ajoutant que l'Arabie saoudite "doit être tenue responsable de ses violations flagrantes et systématiques des droits de l'Homme".
Selon Amnesty, Alaa Brinji a notamment travaillé pour les journaux saoudiens al-Bilad et al-Sharq.
L'Arabie saoudite figure en 164e position sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2015.
Avec AFP