"Depuis plus de deux décennies, les ADF se sont livrés à de graves atteintes aux droits humains, commettant des viols massifs, des tortures, des meurtres et des enlèvements persistants des civils," dénonce la section de Contrôle des actifs étrangers du Département américain du Trésor (OFAC).
"Musa Baluku est le chef des ADF, une entité qui a commis ou dont les membres se sont livrés à de graves atteintes aux droits humains liées à son mandat," précise l’OFAC sur son site internet.
Le Trésor américain rappelle qu’en 2014, l'OFAC et les Nations Unies avaient désigné les ADF comme "un groupe armé actif en RDC qui cible les enfants dans les situations de conflit armé" et s’illustre notamment "en tuant, violant, enlevant et déplaçant de force" les populations, "frappant la région des Grands Lacs".
Les Etats-Unis relèvent notamment que les ADF "continuent de perpétuer une violence généralisée et d'innombrables violations des droits de l'homme, notamment l'enlèvement, le recrutement et l'utilisation d'enfants lors d'attaques et d'autres opérations violentes".
Les autorités américaines déplorent que les raids nocturnes des ADF et les enlèvements de civils n’aient pas diminué même si l’armée congolaise a lancé depuis fin octobre une "grande offensive", neutralisant des leaders du groupe.
En plus de Musa Baluku, cinq autres membres de ce mouvement rebelle constitué en majorité d'Ougandais musulmans sont aussi frappés de sanctions : Amigo Kibirige, Muhammed Lumisa, Elias Segujja, Kayiira Muhammad et Amisi Kasadha.
Les cinq sont accusés d’avoir matériellement aidé, parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique, ou des biens ou des services aux ADF.
Ils figurent parmi 18 personnes que le Trésor américain a sanctionnées. Les autres sont de Birmanie, du Pakistan, de la Libye, de Slovaquie, du Soudan du Sud.
Les sanctions consistent, entre autres, en la privation de visa pour les Etats-Unis et au gel des avoirs des intéressés dans ce pays.