Mohammed el-Amin, magnat de la presse et de l'immobilier, avait été placé en détention provisoire le 8 janvier pour "agressions sexuelles sur des enfants avec usage de la force". La peine de trois ans de prison ferme, contre laquelle il peut encore interjeter appel, a été prononcée par un tribunal pénal du Caire qui a choisi la condamnation minimum pour ce type de crimes.
M. Amin encourait jusqu'à la perpétuité en prison pour agressions sexuelles avec des circonstances aggravantes: les victimes étant à la fois mineures et sous la responsabilité de l'orphelinat qu'il avait fondé à Beni Soueif, à une centaine de kilomètres au sud du Caire.
Une source judiciaire avait indiqué à l'AFP que des images avaient été retrouvées dans son téléphone portable et que des responsables du ministère en charge de la surveillance des orphelinats avaient produit des enregistrements de conversations avec les jeunes orphelines racontant leur agression.
"Il a abusé de son pouvoir face à des orphelines qu'il a agressées sexuellement et qu'il menaçait d'expulser de l'orphelinat si elles le dénonçaient", avait accusé le parquet.
Le 10 décembre, le Conseil gouvernemental de la maternité et de l'enfance avait saisi le parquet, assurant qu'une page Facebook accusait le propriétaire du groupe "Al-Moustaqbal" – détenteur des différentes chaînes de télévision CBC vendues en 2018 – d'"agression sexuelle" sur des jeunes filles de Beni Soueif.
Le parquet accusait M. Amin "d'attentats réguliers à la pudeur des victimes sans leur consentement" notamment "dans sa villa sur la côte nord" de l'Egypte où il les a "agressées en leur demandant de se livrer à des actes immoraux".
Face à de nombreuses affaires de pédocriminalité ces dernières années, les condamnations publiques des agressions sexuelles d'enfants se sont multipliées en Egypte, de la grande institution de l'islam sunnite al-Azhar à des vedettes de cinéma, en passant par le grand public.