Barthélémy Dias, maire d'une commune de l'agglomération dakaroise, Mermoz Sacré-Coeur, dissident de la majorité présidentielle et ancien député socialiste, était jugé par le tribunal de flagrant délit de la capitale sénégalaise, qui l'a en outre condamné à payer une amende de 100.000 francs CFA (150 euros).
Le parquet avait requis, lors du procès le 8 avril, deux ans de prison contre M. Dias, qui avait plaidé non coupable des accusations notamment d'"outrage à magistrat", de "discrédit sur l'ordre judiciaire et une décision de justice" et d'avoir "provoqué un attroupement non armé".
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M. Dias avait à la barre déclaré souhaiter ne pas rentrer à la maison par solidarité avec le maire de Dakar, en détention depuis mars 2017.
"Si Khalifa Sall couche en prison, alors moi aussi, je suis prêt à faire don de ma liberté", avait-t-il affirmé au juge.
"Nous rejetons cette décision de justice. Nous pensons qu'elle doit être infirmée. On va faire appel, a déclaré à la presse Me El Hadji Diouf, un avocat de M. Dias, après le jugement.
"Nous vivons les heures les plus sombres de notre démocratie. Aucun homme politique ne peut plus critiquer le fonctionnement normal de la justice. Bonjour la pensée unique", a-t-il ajouté.
Partisan fervent de Khalifa Sall, Barthélémy Dias s'en était vivement pris aux juges après la condamnation du maire de Dakar, le 30 mars, à cinq ans de prison et plus de 7.600 euros d'amende pour "escroquerie sur les deniers publics et faux en écriture" sur un montant d'environ 2,5 millions d'euros.
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Il est reproché au maire de Dakar d'avoir, entre 2011 et 2015, fait des dépenses à des fins politiques en retirant ce montant des caisses de la ville de Dakar sur la base de fausses factures.
Barthélémy Dias et Khalifa Sall sont des dissidents du Parti socialiste (PS), membre de la coalition présidentielle. Ils font partie des responsables de ce parti exclus en décembre pour "violences, indiscipline et activités politiques concurrentes".
Khalifa Sall, 62 ans, impute ses déboires judiciaires à son statut d'opposant au chef de l'Etat, Macky Sall qui, selon lui, l'a traduit en justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de 2019.
Avec AFP