Cet incident s’est produit une semaine après la désertion de 36 gendarmes, également dans le centre du Mali, région où les groupes jihadistes ont été particulièrement actifs ces derniers mois.
Le sergent Oumar Keïta a été arrêté mardi pour "non-respect du devoir de réserve", a déclaré à l'AFP une source militaire malienne. "Il a critiqué la hiérarchie militaire et l'Etat dans une vidéo qui a largement fait le tour des réseaux sociaux. Il a été transféré mercredi à Bamako".
"Il aura ce qu'il mérite selon le règlement militaire", a affirmé une autre source militaire malienne.
Dans la vidéo, le militaire parle en français et en langue locale bambara. Il déplore notamment la gouvernance au sein de l'armée, ainsi que dans le pays en général.
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"Mardi, mon frère a été arrêté entre Ségou et Markala. On lui reproche d'avoir critiqué le pays et l'armée. Mais lui n'a dit que la vérité. Il veut que les choses changent pour que l'armée malienne remporte des victoires", a déclaré à l'AFP Djibril Keïta, un de ses parents.
La semaine dernière, 36 membres de la force d'action rapide de la gendarmerie stationnés dans le centre du Mali avaient déserté après avoir reçu l'ordre de se redéployer dans une zone à forte présence des groupes jihadistes.
Ils ont pris la direction du sud, avant de cantonner à la périphérie de Bamako où, après des discussions avec leur hiérarchie, ils ont été "mis aux arrêts de rigueur", selon des sources militaires.
Ils faisaient toujours l'objet d'interrogatoires, a indiqué mercredi à l'AFP une source proche de la gendarmerie.
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Dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, juge "extrêmement préoccupante" la situation dans le Nord et le centre, "en particulier dans les régions de Mopti et de Ségou, où il y a eu davantage d'actes terroristes ou liés au terrorisme que dans l'ensemble des cinq régions du nord".
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une opération militaire lancée en janvier 2013, à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement frappées par des attaques, malgré la signature d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes mais dont l'application accumule les retards.
Avec AFP