Ce mémo, selon des fuites, dénonce un biais anti-Donald Trump au sein du département de la Justice.
Cette intervention, rare de la part de la principale agence fédérale de police, fait suite à l'annonce par le secrétaire général de la Maison blanche, John Kelly, qu'il s'attendait à ce que cette note confidentielle soit rapidement rendue publique.
De source proche de la Maison Blanche, le mémo sera sans doute publié dès jeudi. Dans un communiqué, le FBI dit avoir eu "une possibilité limitée de passer en revue ce mémo, un jour avant que la Commission vote pour la diffuser".
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"Ainsi que nous l'avons exprimé lors de notre examen initial, nous avons de sérieuses préoccupations relatives à d'importantes omissions factuelles qui ont d'importantes retombées sur l'exactitude de ce mémo", ajoute le FBI, qui demande que cette note ne soit pas publiée.
Des hauts fonctionnaires du département de la Justice ont également estimé qu'une diffusion du mémo pourrait compromettre des informations classifiées.
Ce mémo est devenu en quelques jours une nouvelle arme dans le combat en cours depuis des mois autour des enquêtes ouvertes sur une éventuelle ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016 et sur une possible collusion entre l'équipe de campagne de Donald Trump et Moscou.
Devin Nunes, le président républicain de la commission parlementaire qui a commandé cette note, juge "fallacieuses" les objections du FBI et du département de la Justice.
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"Il n'est pas surprenant de voir le FBI et le département de la Justice, qui font obstruction depuis près d'un an aux demandes d'information émanant du Congrès, émettre des objections fallacieuses à ce que le peuple américain soit autorisé à voir des informations liées aux abus de ces agences en matière de surveillance", écrit-il dans un communiqué.
A la Maison Blanche, la porte-parole Sarah Sanders a déclaré que le président n'avait pas encore lu ce document. Mais Trump, à l'issue de son discours sur l'état de l'Union, a déclaré mardi soir à des parlementaires qu'il y avait "100%" de chances que ce mémo soit rendu public.
Selon un responsable de la présidence américaine, cette note de quatre pages a été remise lundi à la Maison Blanche, où les conseillers juridiques étudient s'il y a lieu d'éditer et de retravailler ce document pour protéger la sécurité nationale.
Des républicains ont indiqué que leur mémo mettait en évidence un biais anti-Trump au sein du FBI et du département de la Justice en s'appuyant notamment sur une demande de prolongation de la mise sur écoute de Carter Page, conseiller de Trump durant la campagne électorale, en mars 2017.
D'après quatre sources contactées par Reuters, la note affirme que le FBI et le département de la Justice ont omis de signaler au juge que leur requête se fondait sur un "dossier" monté par un ancien agent du renseignement britannique recruté par une firme partiellement financée par le Comité national du Parti démocrate et par l'équipe de campagne d'Hillary Clinton.
Les élus démocrates, empêchés par les républicains de diffuser une note en contre-point de ce mémo, ont dénoncé un usage sélectif d'informations hautement classifiées afin de discréditer le procureur spécial Robert Mueller, qui dirige l'enquête russe, et le numéro deux du département de la Justice, Rod Rosenstein, qui l'a nommé au mois de mai dernier.
Dans une tribune publiée mercredi dans le Washington Post, Adam Schiff, principal représentant du Parti démocrate au sein de la commission du Renseignement, affirme que le mémo commandé par Devin Nunes et les républicains a pour seul objectif de permettre à Trump de limoger Mueller ou Rosenstein.
Le Congrès et le gouvernement attendaient du reste jeudi la décision du président concernant la publication de la note de Devin Nunes.
Les démocrates ont lancé une ultime tentative pour l'empêcher. Ils se sont rendu compte que la note transmise à la Maison Blanche par Devin Nunes comportait des changements, par rapport à la version adoptée par la commission lundi. Des changements "mineurs", selon M. Nunes.
"Il est évident que le président Nunes ira jusqu'au bout pour saper l'Etat de droit et s'ingérer dans l'enquête russe", a dénoncé le leader des démocrates du Sénat, Chuck Schumer. Et la responsable de l'opposition de la Chambre, Nancy Pelosi, a appelé à son éviction immédiate de la présidence de la commission.
Avec Reuters