"Une explosion causée par un obus de mortier s'est produite dans le quartier el-Kich" samedi soir à Benghazi, a déclaré Mohamad al-Azoumi, un porte-parole des brigades alliées aux forces des autorités parallèles, sous le commandement du maréchal controversé Khalifa Haftar.
Une source médicale officielle à Benghazi a indiqué dimanche à l'AFP qu'un nouveau bilan faisait état de "quatre morts et 23 blessés à la suite de l'explosion survenue dans la zone d'el-Kich", ajoutant que les victimes de l'attentat étaient toutes civiles.
Un premier bilan faisait état de deux morts et cinq blessés.
Selon cette même source, l'une des victimes est "le célèbre militant anticorruption Mohamad Bouguiguis, qui préside l'organisation libyenne de lutte contre la corruption".
M. Bouguiguis était connu pour ses positions en faveur de l'armée nationale libyenne sous le commandement du maréchal Haftar, et son opposition aux formations islamistes, politiques ou armées.
D'après une autre source militaire des forces du maréchal Haftar, l'obus est tombé près du siège d'une brigade situé dans un quartier connu pour ses cafés et ses commerces. L'origine du tir reste inconnue, selon cette source.
Dimanche, l'émissaire de l'ONU Martin Kobler a condamné l'attentat. "Les coupables doivent être amenés devant la justice", a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Depuis deux ans et demi, Benghazi (1.000 km à l'est de Tripoli) est le théâtre de combats sanglants entre d'une part des formations armées, dont certaines sont extrémistes comme les groupes Etat islamique (EI) et Ansar Asharia, proche d'Al-Qaïda, et les forces loyales au maréchal Haftar d'autre part.
Ces forces ont repris une grande partie de Benghazi ces derniers mois mais ne parviennent toujours pas à imposer leur contrôle sur toute la ville, où des poches de groupes dissidents leur résistent toujours.
La Libye reste embourbée dans la violence et une impasse politique, cinq ans après la mort du colonel Mouammar Kadhafi qui avait soumis le pays à sa dictature 42 ans durant.
Deux autorités rivales se disputent le pouvoir: le gouvernement d'union nationale, issu d'un accord parrainé par l'ONU, basé à Tripoli, et une autorité rivale dans l'est.
Avec AFP