"Le corps d'une personne tuée en ville a été déposé à la morgue", a déclaré à l'AFP une source proche des services de santé de Bamenda, confirmant une information rapportée par un témoin.
"La victime a reçu des balles devant une (banque de) microfinance au rond-point Hospital", un grand carrefour de la ville, où des affrontements ont eu lieu entre forces camerounaises et séparatistes anglophones armés, a indiqué ce témoin. La victime est un combattant séparatiste, selon lui.
D'autres témoins ont raconté à l'AFP que des séparatistes armés avaient brandi mardi matin des armes en ville, demandant aux commerçants de fermer boutique. Un mot d'ordre de journée "ville-morte" avait été lancé par les séparatistes jusqu'à mercredi.
Les forces de sécurité sont alors intervenues, selon ces mêmes témoins.
La ville de Bamenda, épicentre de la crise anglophone à ses débuts fin 2016, connaît depuis près d'une semaine un fort regain de tension ayant fait plusieurs morts.
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Cinq personnes dont des étudiants ont été "abattues" par l'armée le 11 juillet en banlieue de la ville, à Bambili, selon l'ONG Centre pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique (CDHDA), dirigée par le célèbre avocat anglophone Felix Agbor Nkongho.
"Un étudiant de deuxième année du Département de géographie (...) a été abattu par l'armée", a confirmé l'Université de Bamenda dans un communiqué publié le 13 juillet.
Le 12 juillet à Batibo, à 40 km de Bamenda, "15 civils, dont un enseignant et sept membres de sa famille (sa femme, trois enfants, son père, sa mère et sa belle-mère)" ont été tués par l'armée, selon le CDHDA.
Le gouvernement n'avait pas réagi mardi à ces accusations.
Dans les deux régions anglophones du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les combats sont devenus quotidiens entre les forces de sécurité et des séparatistes armés réclamant la création d'un Etat anglophone indépendant.
Ce conflit armé de plus en plus violent, ainsi que celui contre le groupe jihadiste Boko Haram dans le nord du pays, pourraient perturber le scrutin présidentiel prévu le 7 octobre, selon les analystes.
Le président Paul Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir, s'est déclaré candidat la semaine dernière à un septième mandat consécutif.
Ses partisans estiment qu'il est le mieux à même de répondre à la crise anglophone, ses opposants l'accusant d'en être responsable.
Avec AFP