Vers 03H45 (01H45 GMT), un barrage de troncs d'arbres installé par des migrants sur l'autoroute a provoqué "le décès du conducteur d'une camionnette, immatriculée en Pologne", a annoncé la préfecture.
"La camionnette a percuté l'un des trois poids lourds bloqués par le barrage et s'est embrasée", a-t-elle précisé. L'identité du conducteur n'était pas connue à ce stade, "compte tenu de l'état du corps", a-t-elle ajouté.
Neuf migrants érythréens ont été interpellés dans l'un des poids lourds bloqués par le barrage et placés en garde à vue.
Selon une source policière, ils sont poursuivis pour "homicide involontaire", "entrave à la circulation" et "mise en danger de la vie d'autrui".
L'installation de barrages de fortune dans la région, principalement la nuit, par des migrants désespérés, dans l'espoir de ralentir des camions allant en Grande-Bretagne et d'arriver à s'y cacher, était quasi-quotidienne lorsque le bidonville surnommé la "Jungle" existait encore.
Cette pratique avait cessé avec son démantèlement en octobre 2016, mais elle a repris depuis fin mai et le retour marqué des migrants dans la région.
Deux organisations de transporteurs routiers ont réclamé des mesures aux pouvoirs publics après cet accident.
"Il est nécessaire que les pouvoirs publics locaux et nationaux puissent immédiatement, en concertation avec la profession, prendre les mesures les plus adaptées pour traiter ces problématiques et éviter qu'un nouveau drame ne survienne", réclament dans un communiqué ces deux organisations, TLF et la FNTR.
"On avait averti que cela pouvait arriver et c'est arrivé! (...) aujourd'hui il est urgent de renforcer la présence policière", a estimé David Sagnard, responsable de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).
Un syndicat de policiers a également réagi: "Calais est devenue une zone d'anarchie soigneusement entretenue par divers acteurs associatifs et institutionnels (...) L'UNSA Police exige le démantèlement régulier des installations de migrants à Calais", a déclaré son secrétaire général Philippe Capon.
Entre 400 et 600 migrants vivent à Calais et dans ses environs dans des conditions précaires, toujours dans l'espoir de rallier l'Angleterre.
Avec AFP