Lâché de façon croissante par ses collègues, le sénateur du Minnesota, âgé de 66 ans, a fait savoir qu'il ferait une annonce jeudi.
Au moins neuf des 16 sénatrices démocrates, ainsi qu'au moins cinq de leurs collègues masculins, ont rompu avec le sénateur, qui fait face à une enquête de la commission éthique du Sénat pour avoir touché de façon déplacée des femmes lors de photos, et pour en avoir embrassé au moins une de force, avant qu'il ne soit élu en 2009, alors qu'il était un célèbre humoriste.
"Je suis choquée et déçue d'apprendre depuis plusieurs semaines qu'un collègue que j'aime bien personnellement a eu un comportement inacceptable envers des femmes", a écrit dans un long message sur Facebook Kirsten Gillibrand, sénatrice de New York, qui a lancé le mouvement mercredi.
Parlant de "moment-charnière" dans la société américaine, la sénatrice a estimé qu'Al Franken devait "dire clairement que tout mauvais traitement envers les femmes est inacceptable dans notre société en démissionnant".
"C'est une décision difficile car c'est un bon sénateur et un ami. Mais cela ne peut excuser son comportement et sa façon de maltraiter les femmes", a écrit Mazie Hirono, d'Hawaï.
"Je suis choquée et atterrée par le comportement du sénateur Franken. Il est évident que c'est un problème profondément néfaste et persistant, et qui dure depuis longtemps. Il est temps qu'il se retire", a estimé la sénatrice de l'Etat de Washington Patty Murray.
Lancé par ces sénatrices, le mouvement s'est vite propagé au reste du groupe démocrate du Sénat, les hommes démocrates se joignant progressivement aux appels à la démission.
Al Franken, élu en 2009, a présenté ses excuses à plusieurs reprises pour son comportement passé, mais avait exclu jusqu'à présent de démissionner. Mardi, le doyen démocrate de la Chambre des représentants, John Conyers, a démissionné, accusé de harcèlement sexuel par d'anciennes collaboratrices.
Si Al Franken démissionne, il reviendra au gouverneur du Minnesota, un démocrate, de nommer son remplaçant en attendant d'organiser une élection partielle.
Les républicains, de leur côté, doivent gérer le cas de Roy Moore, candidat du parti à une sénatoriale partielle dans l'Alabama, et qui est accusé d'attouchements sur des mineures à la fin des années 1970, des allégations qu'il a rejetées.
Avec AFP.