"Je jure (...) que dans mes fonctions et en toutes circonstances je serai un Premier ministre sincère et fidèle, avec l'aide de Dieu", a déclaré M. Majoro lors d'une cérémonie de prestation de serment au palais royal de la capitale Maseru, en présence de son prédécesseur et des parlementaires.
Au pouvoir depuis 2017, M. Thabane, 80 ans, a quitté ses fonctions mardi.
Lâché par son propre parti, la Convention de tous les Basotho (ABC), et sa coalition gouvernementale, il était poussé à prendre sa retraite depuis que, au début de l'année, la justice l'a mis en cause dans l'assassinat de son ex-femme, quelques jours avant de prendre ses fonctions.
Thomas Thabane a toujours nié farouchement être impliqué dans cette affaire.
Après avoir longtemps résisté, il a été contraint de rendre les armes quand sa coalition gouvernementale lui a retiré son soutien au Parlement la semaine dernière.
Membre du même parti que son prédécesseur, M. Majoro, 58 ans, a servi au Fonds monétaire international (FMI) de 2008 à 2012, avant d'entrer au gouvernement, où il a occupé plusieurs portefeuilles ministériels.
"Ma première tâche est de réunir mes collègues, de bâtir un plan pour servir la nation et de renouveler sa confiance dans son gouvernement", a déclaré mercredi le nouveau Premier ministre, "nous n'avons que deux ans avant les élections et il y a beaucoup de pain sur la planche".
- "Défis sérieux" -
"Je vais conduire le combat contre le Covid-19. Cinquante-quatre ans après l'indépendance, la faim et la pauvreté sont des défis sérieux que nous devons relever", a-t-il ajouté.
Frappé par un fort taux de chômage, une épidémie de sida qui touche 23% de ses 2 millions d'habitants et un manque criant de services publics, le Lesotho fait partie des pays les plus pauvres de la planète.
Longtemps épargné par la pandémie de Covid-19, le royaume a annoncé la semaine dernière son premier cas d'infection.
"Je ne doute pas que (Moeketsi Majoro) parviendra à stabiliser le paysage politique du Lesotho", a commenté pour l'AFP l'avocat sud-africain Kevin Malunga, ancien médiateur du royaume, "j'espère qu'il pourra utiliser son expérience économique pour faire progresser le pays".
Pour sa dernière intervention publique, son prédécesseur Thomas Thabane a présenté mercredi ses excuses pour ses "erreurs". "Il est possible que j'ai fauté par inadvertance pendant mon mandat", a-t-il concédé.
Désormais à la retraite, M. Thabane reste sous la menace de la justice de son pays dans l'affaire du meurtre de sa première femme. Sa deuxième épouse, Maesaiah Thabane, 43 ans, a déjà été inculpée dans ce dossier.
Enclavé au milieu de l'Afrique du Sud, le Lesotho a connu depuis son indépendance une histoire politique instable, rythmée de coups d'Etat militaires.