Un homme politique zambien s'est retrouvé involontairement pris dans le jeu d'échecs politique qui se déroule dans la République démocratique du Congo voisine.
Nevers Mumba, un membre de l'opposition en Zambie, s'était rendu dans la ville de Kolwezi, dans la province de Lualaba. Sur place, dit-il, sa résidence a été encerclée par les forces de sécurité congolaises. Arrêté, il a par la suite été transporté manu militari de Kolwezi à Lubumbashi.
Selon des sources, il était soupçonné d'avoir cherché à rencontrer ou d'avoir rencontré l'ancien président Joseph Kabila, qui se trouvait dans la ville de Kolwezi à ce moment-là.
Mais selon un avocat des droits de l'homme, même si M. Mumba avait effectivement rencontré l'ancien président Kabila, ce n'est ni un délit ni un crime.
"Du point de vue des principes du droit, aussi bien le Zambien que l’ancien président Kabila, tous deux, ont le droit de se rencontrer et même de discuter de la politique dans la région, y compris critiquer comment vont les choses en Zambie ou en RDC", explique l’avocat Hubert Tshiswaka Masoka, directeur général de l'Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH), une ONG basée à Lubumbashi. "Kabila est libre de rencontrer qui il veut", ajoute-t-il.
"J’étais venu pour un voyage d’affaires avec mes associés. Une fois sur place, le pavillon où j’étais logé a été encerclé par des hommes armés, qui m’ont conduit de Kolwezi à Lubumbabshi, où j’ai été interrogé pendant cinq heures", relate M. Mumba, leader du mouvement d'opposition New Hope Movement for Multi-Party Democracy of Zambia, dans une interview avec James Butty de la VOA. Les agents consulaires de la Zambie n’ont pas été autorisés à lui rendre visite.
Il a été libéré lundi sur les ordres des autorités à Kinshasa avec lesquelles il entretient des bonnes relations, dit-il.
"Je m’estime heureux de pouvoir rentrer chez moi et voir ma femme et mes enfants avant de me lancer dans la campagne pour la présidentielle de 2021", dit-il.
En racontant sa mésaventure, M. Mumba dit qu'il pense avoir été victime de la montée des tensions politiques en RDC.
"Le président est une de mes connaissances, et c’est grâce à lui que je n'ai pas été emmené en prison, mais on m'a plutôt ordonné de rester à l'hôtel", dit-il.
Des deux côtés de la frontière entre la Zambie et la RDC, les populations entretiennent des relations familiales, d'affaires et des affinités culturelles.