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Un engin explosif blesse un policier à Addis-Abeba


Un soldat éthiopien est assis au 5e bataillon du Commandement Nord de l'armée éthiopienne à Dansha, en Éthiopie, le 25 novembre 2020.
Un soldat éthiopien est assis au 5e bataillon du Commandement Nord de l'armée éthiopienne à Dansha, en Éthiopie, le 25 novembre 2020.

Un petit engin explosif a été détoné mercredi à Addis-Abeba, la capitale d’Éthiopie, a-t-on appris de source officielle.

L'explosion, qui s'est produite dans le quartier de Bole, a légèrement blessé un agent de police. Selon la police et des témoins, l’explosif était dissimulé dans une paire de chaussures mais a été signalé par un détecteur de métaux.

C'est le deuxième engin qui explose à Addis-Abeba ces dernières semaines. Le mois dernier, une explosion similaire avait été enregistrée sous un pont d'Addis-Abeba, faisant un blessé.

Un porte-parole de la police fédérale a accusé le Front populaire de libération du Tigré (Tigray People's Liberation Front, TPLF), sans toutefois avancer une preuve quelconque.

De son côté, le Premier ministre Abiy Ahmed tente de passer à autre chose que le conflit au Tigré, qui dure depuis un mois. Il a rencontré les partis politiques et la société civile mercredi pour planifier les élections prévues l'année prochaine.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed s'exprime lors d'une séance de questions-réponses avec les législateurs à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 30 novembre 2020.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed s'exprime lors d'une séance de questions-réponses avec les législateurs à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 30 novembre 2020.

Ces élections parlementaires étaient initialement prévues cette année mais le gouvernement fédéral les a repoussées à cause du coronavirus. Un report que les dirigeants de la région du Tigré n’ont pas accepté. La région a donc organisé des élections et le TPLF en est sorti vainqueur avec une écrasante majorité.

Cet acte de défiance a été l'une des raisons de l'offensive militaire lancée par le gouvernement fédéral le 4 novembre. Si selon le gouvernement fédéral éthiopien il s'agit d'une action militaire limitée contre certains membres du TPLF, le TPLF affirme pour sa part que c'est une guerre contre le Tigré dans son ensemble.

Le conflit a fait des milliers de morts et poussé 45 000 réfugiés au Soudan, selon les estimations. Il met aussi en mal les réformes lancées par Abiy Ahmed depuis son arrivée au pouvoir en 2018.

Le plus jeune dirigeant d'Afrique actuel à 44 ans, Abiy Ahmed a remporté le prix Nobel de la paix en 2019 pour un pacte de réconciliation avec l'Erythrée.

Offensive médiatique

Le gouvernement a fait venir les médias d'Etat à Mekelle mercredi, selon des témoins. Les communications étant largement en panne, il y a eu peu d'informations vérifiables en provenance de cette ville montagneuse de 500 000 habitants depuis l’annonce samedi selon laquelle les forces gouvernementales avaient repris le contrôle.

Pour leur part, les dirigeants du TPLF disent qu'ils continuent à se battre depuis les zones montagneuses environnantes.

"La guerre, ce n’est pas comme un robinet qu'on ouvre et qu’on ferme à souhait. Cela va être un processus très long et interminable", a déclaré l'expert de la Corne de l'Afrique Rashid Abdi sur un forum en ligne.

"La responsabilité incombe à Abiy. S'ils veulent stabiliser le Tigré, ils doivent prendre des mesures politiques maintenant. Je ne vois pas comment cela peut être fait sans une sorte de négociation".

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