"L'agent de police Agbe Obeid est condamné à la prison à perpétuité pour avoir tiré à balle réelle et à bout portant sur Éric Boloko, le dimanche 25 février à Mbandaka", a annoncé à l'AFP un responsable du greffe du tribunal militaire de la garnison de Mbandaka, chef lieu de la province de l'Équateur.
"Ce policier à la gâchette facile a tiré sur ce jeune alors que ce dernier rentrait paisiblement chez lui. J'espère qu'il purgera réellement sa peine", a déclaré pour sa part Fabien Mongunza, président de la société civile de l'Équateur.
"Ce verdict a apaisé les esprits parce que la tension était perceptible", a-t-il estimé.
Pour la troisième fois en deux mois, les fidèles ont persisté à vouloir défiler dimanche en RDC à la sortie de la messe contre la "dictature" de Joseph Kabila, dont le mandat a expiré depuis fin décembre 2016, mais ils se sont heurtés aux forces de l'ordre.
Deux personnes au moins ont été tuées, selon l'épiscopat, les Nations unies et la police. La deuxième victime, Rossy Mukendi, un activiste du mouvement "Collectif 2016", a été tué à Kinshasa par un policier. L'agent a été arrêté lundi, selon la police.
Mardi, le Président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a déploré "les pertes en vies humaines (...), les blessés et les nombreuses arrestations enregistrés à l'issue de cette marche", selon un communiqué parvenu à l'AFP.
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M. Mahamat "lance un appel aux autorités congolaises, afin qu'elles fassent rapidement la lumière sur les évènements survenus" dimanche.
Il demande aux "acteurs politiques congolais de faire preuve de plus de responsabilité et aux forces de défense et de sécurité, de la plus grande retenue".
Ces marches interdites contre le maintien au pouvoir de M. Kabila en RDC ont été organisées à l'appel du Comité laïc de coordination (CLC), un collectif d'intellectuels proche de l'Église catholique.
Journaliste en danger, une ONG congolaise de défense de la presse, a dénoncé mardi dans un communiqué la coupure d'internet sur instruction des autorités, pendant dix heures dimanche et invité le gouvernement de la RDC à "cesser ces pratiques honteuses qui nuisent gravement à la liberté de l'information et ternissent davantage l'image" du pays.
Quinze personnes ont été tuées dans la répression des précédentes marches à l'appel du CLE, qui avaient également été interdites, les 31 décembre et 21 janvier en RDC.
Le climat politique est très tendu en RDC. Le CLC demande au président Kabila de "déclarer publiquement qu'il ne sera pas candidat à sa propre succession" lors de la présidentielle prévue le 23 décembre 2018.
Avec AFP