Robin Vadakkumchery a été reconnu coupable samedi d'avoir violé une collégienne, âgée de 16 ans au moment des faits, révélés après que la victime ait donné naissance à un enfant en février 2017.
Invoquant un manque de preuves, le tribunal a acquitté quatre religieuses, un prêtre et un employé d'un orphelinat qui avaient été accusés d'avoir tenté d'étouffer l'affaire et de protéger le prêtre, un personnage influent dans la paroisse.
Une association de défense des droits des enfants avait révélé à la police l'accouchement secret de la jeune fille, ce qui avait conduit à l'arrestation du prêtre en février 2017 à l'aéroport de Cochin, au moment où il s'apprêtait à prendre un vol à destination du Canada.
Au cours de l'instruction, la plupart des témoins ont fait obstruction, cherchant à couvrir le prêtre. "Presque tous les témoins indépendants se sont montrés non coopératifs et il nous a été difficile de fournir des preuves substantielles pour contrer tout ce que la défense a balancé contre nous", a déclaré l'inspecteur Sunil Kumar, qui a été chargé de l'enquête.
Le père de la victime a affirmé que c'était lui, et non le prêtre, qui avait violé la jeune fille, tandis que cette dernière a déclaré à la cour que ces relations étaient consenties et qu'elle était adulte au moment des faits. Les relations sexuelles, consenties ou non, avec une personne âgée de moins de 18 ans sont considérées comme un viol selon la loi indienne.
Seul le rapport médical officiel a pu apporter la preuve que la jeune fille était mineure au moment de l'accouchement, a indiqué l'inspecteur Kumar.
La victime était élève dans un établissement scolaire géré par l'Eglise sous la responsabilité du père Vadakkumchery.
D'autres cas similaires ont impliqué d'influentes figures de l'Eglise dans l'Etat du Kerala, dont un évêque, Franco Mulakkal, accusé d'avoir violé une religieuse treize fois pendant deux ans. Le prélat rejette ces accusations.
Sœur Lucy Kalappurakkal, une religieuse ayant subi des mesures disciplinaires pour avoir soutenu des manifestations exigeant que Mgr Mulakkal réponde de ses actes, s'est félicitée de la sentence prononcée samedi. La sentence va exercer un effet de "dissuasion", a-t-elle déclaré au journal Hindustan Times. "Plutôt que de couvrir de tels crimes odieux, l'Eglise devrait révéler les faits", a-t-elle souligné.