Dans un communiqué, le syndicat soudanais a affirmé que les autorités égyptiennes avaient refoulé deux journalistes soudanais, Taher Satti et Eman Kamal Eddine, et réclamé en représailles que tous les correspondants de la presse égyptienne, y compris les représentants des médias d'Etat, soient expulsés du Soudan.
Eman Kamal Eddine a été expulsée lundi soir, 24 heures après le refus du Caire de l'entrée sur le territoire au journaliste Tahar Satti, un critique des autorités égyptiennes.
"Cela démontre que tous les journalistes soudanais sont une cible", a dit le syndicat, ajoutant que les "renseignements égyptiens veulent faire assumer aux journalistes soudanais la responsabilité de l'échec de la politique égyptienne concernant le Soudan".
Le syndicat appelle en outre ses membres à ne plus voyager en Egypte même pour des raisons médicales.
Les relations entre Khartoum et Le Caire étaient tendues ces derniers mois, le président soudanais Omar el-Béchir menaçant même de porter devant l'ONU un contentieux territorial avec l'Egypte et l'accusant de soutenir des opposants soudanais.
Les médias égyptiens ont pour leur part accusé plusieurs fois Khartoum de donner refuge à des membres de la confrérie des Frères musulmans, déclarée "groupe terroriste" par le Caire depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.
Le président Béchir avait affirmé en février entretenir d'"excellentes relations" avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, mais pas avec son régime qu'il accusait d'accueillir "des opposants soudanais, soutenus par les services de renseignement égyptiens".
Il avait nié le fait que le Soudan ait accordé l'asile à des Frères musulmans.
Face à ces tensions, l'Egypte et le Soudan ont convenu la semaine dernière de ne pas accueillir ou soutenir de groupes d'opposition hostiles à leurs gouvernements respectifs, lors d'une rencontre à Khartoum au niveau de leurs chefs de la diplomatie.
Avec AFP