Michael Ganor, un homme d'affaires israélien qui représentait le groupe allemand ThyssenKrupp en Israël, avait signé un accord de plaider-coupable dans cette affaire.
Il reconnaissait avoir touché des pots-de vin et acceptait de livrer des informations aux enquêteurs sur les autres suspects présumés, en échange de quoi il purgerait une peine d'un an de prison seulement et paierait une amende de 10 millions de shekels (2,4 millions d'euros).
Mais il est revenu sur cet accord et a décidé de "changer la version qu'il avait fournie pendant l'enquête", a dit la police. Il a été arrêté mardi et sa garde à vue a été prolongée mercredi jusqu'à dimanche, selon un communiqué de la police.
L'affaire dite "3.000" porte sur des soupçons de corruption autour de la vente par l'Allemagne à Israël de sous-marins militaires et autre bateaux conçus par le géant industriel allemand ThyssenKrupp, pour une somme totale d'environ deux milliards de dollars.
La police avait dit en novembre disposer de suffisamment d'éléments pour que la justice inculpe un certain nombre de suspects, y compris David Shimron, l'avocat et cousin du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Elle avait laissé le chef du gouvernement hors de cause.
Mais le principal rival de M. Netanyahu aux élections parlementaires du 9 avril, le général Benny Gantz, s'est saisi de nouveaux développements apparus récemment dans un dossier distinct pour réclamer la réouverture de l'enquête sur les sous-marins concernant l'implication éventuelle de M. Netanyahu.
M. Gantz a accusé M. Netanyahu mercredi d'avoir touché 16 millions de shekels (environ 3,9 millions d'euros) en revendant des parts qu'il détenait dans une société qui devait ensuite bénéficier de la vente des sous-marins.
Le Premier ministre est sous la menace d'inculpation dans trois autres affaires, pour corruption, abus de confiance et fraude.
Il a riposté mercredi en invoquant la révélation récente que le téléphone portable de M. Gantz avait été piraté, par des Iraniens selon la presse.
M. Netanyahu, dans une déclaration devant la presse, a mis en doute la faculté de M. Gantz à faire front face à l'Iran alors que ce dernier disposerait d'informations sensibles sur son compte.
"Benny Gantz, que dissimulez-vous au public israélien", a demandé M. Netanyahu, sommant son adversaire de révéler le contenu de son portable.
M. Gantz a reconnu avoir été informé par les services de sécurité que son portable avait été piraté, mais a assuré qu'il n'y avait rien de compromettant dessus.