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Un ultra-marathonien italien parcourt près de 5.000 km en 42 jours


 Andrea Marcato, ultra-marathonien italien de 39 ans, qui a remporté la plus longue épreuve à pied au monde en parcourant près de 5.000 km en un mois et demi autour d’un bloc à New York, aux Etats-Unis, le 17 octobre 2021.
Andrea Marcato, ultra-marathonien italien de 39 ans, qui a remporté la plus longue épreuve à pied au monde en parcourant près de 5.000 km en un mois et demi autour d’un bloc à New York, aux Etats-Unis, le 17 octobre 2021.

Un ultra-marathonien italien, Andrea Marcato, 39 ans, a remporté dimanche la plus longue et la plus folle épreuve à pied au monde en parcourant près de 5.000 km en un mois et demi autour d’un bloc, un seul groupe d'immeubles de New York.

"C'était vraiment monotone !", s'est exclamé Andrea Marcato, 39 ans, en franchissant dimanche soir la ligne d'arrivée, drapeau italien en main, sous les vivats de la foule, après avoir tourné 5.649 fois autour d'un ensemble scolaire dans le quartier de Queens du nord de New York.

Il a donc parcouru à pied 3.100 miles soit 4.888 km.

Avec un tour de 883 mètres, une moyenne de 116 km par jour - soit plus de deux marathons - l'incroyable sportif, presque un surhomme, a couru et marché pendant 42 jours, 17 heures et 38 minutes; chaque jour de 06H00 à minuit.

Les six heures restantes, Andrea Marcato et ses six concurrents - une Néo-Zélandaise, un Taïwanais, un Japonais, un Russe, un Ukrainien et un Slovaque - les ont consacrées à dormir, se soigner, s'alimenter, se laver, répondre aux besoins naturels, dans des baraques de chantier installées dans la rue le temps de l'épreuve.

La course, complètement folle mais parfaitement homologuée internationalement, est censée durer encore huit jours, perturbant à peine la circulation automobile new-yorkaise, encore moins les commerçants, habitants et quelque 2.000 lycéens de ce coin populaire de Queens, appelé Jamaica.

- "Pareil tous les jours" -

Pour briser la routine et la grisaille de la jungle urbaine, des trottoirs en béton et des grilles noires du lycée, les sept marathoniens courent un jour dans le sens des aiguilles d'une montre, le lendemain dans le sens contraire.

"La première semaine, c'est assez dur, surtout pour le mental", admet Andrea Marcato. "Et puis, tu finis par t'habituer et accepter que ce sera tous les jours pareil".

Qu'il pleuve, qu'il vente ou que la chaleur et l'humidité de New York soient étouffante, il a tourné comme une horloge, depuis le 5 septembre, près de 5.700 fois autour du lycée technique Thomas Edison.

L'épreuve fut créée et baptisée en 1997 "The Sri Chinmoy Self-Transcendance 3.100 Mile Race" ("La course de 3.100 miles de l'auto-transcendance de Sri Chinmoy"), par un gourou indien devenu new-yorkais, Sri Chinmoy, mort en 2007. Il prônait un mélange de sport extrême, de dépassement de soi et de méditation.

- "Ne penser à rien" -

Côté physique, les organisateurs n'acceptent que des ultra-marathoniens qui ont déjà fait des courses du même genre d'au moins six jours. Côté mental, "l'esprit concentré, tu ne penses à rien d'autre, ni crainte, ni inquiétude, ni doute", assure Andrea Marcato.

"C'est un test d'endurance, d'effort, de détermination et de talent", résume le directeur de la course, Sahishnu Szczesiul, très fier de relever que si 4.000 alpinistes dans le monde ont réussi à gravir l'Everest, ils ne sont que 49 ultra-sportifs à avoir bouclé sa course de 3.100 miles.

Pour la Néo-Zélandaise Harita Davies, la seule femme de cette 25ème édition, la course est évidemment terrible physiquement, mais "chose incroyable, les jours et les semaines passant, le corps s'adapte et se renforce".

A 47 ans, elle court "pour devenir un être meilleur". Elle écoute de la musique, des romans audio et des cours de méditation. Harita Davies devrait boucler la distance avant la date limite du 26 octobre.

- Pas d'argent -

D'autres habitants de New York, privés du spectacle en 2020 pour cause de pandémie qui a mis la ville à genoux, comprennent parfois à peine ce qui se passe: "Je vis ici mais je ne savais pas que c'était une course. J'ai toujours pensé qu'ils faisaient juste leur jogging", s'amuse Julio Quezada.

Et que gagne le vainqueur Andrea Marcato, après avoir perdu quand même des milliers de calories par jour et 16 paires de chaussures ? Un trophée mais pas d'argent, assurent les organisateurs.

"C'est l'absolu, mon rêve et je l'ai réalisé", se réjouit l'Italien, employé d'une entreprise de l'agro-alimentaire.

Mais Harita Davies prévient que le plus difficile commence: "Retourner à la vie normale".

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