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Un véhicule lancé pour tuer: une arme déjà utilisée dans des attaques islamistes récentes


Le camion utilisé à Nice "comme arme de terreur", le 14 juillet 2015. (REUTERS/Eric Gaillard)
Le camion utilisé à Nice "comme arme de terreur", le 14 juillet 2015. (REUTERS/Eric Gaillard)

La course folle d'une voiture ou d'un camion comme arme de terreur: le poids lourd qui a fauché mortellement au moins 80 personnes jeudi soir à Nice dans le sud-est de la France, renvoie à un mode opératoire connu des services de l'antiterrorisme.

Une telle utilisation de véhicules n'est pas une première en Occident : deux attaques au nom du djihad prenant pour cibles des militaires ont récemment marqué les esprits.

En mai 2013, deux Londoniens d'origine nigériane avaient renversé en voiture le jeune soldat Lee Rigby à Londres avant de le larder de coups de couteau. Sur une vidéo filmée juste après l'agression, l'un des meurtriers déclarait avoir voulu venger les "musulmans tués par des soldats britanniques". Lors de son procès, ce père de six enfants a déclaré qu'il était en "mission" en tant que "soldat d'Allah" et "en guerre contre la Grande-Bretagne", en invoquant la loi du talion.

Quelques mois plus tard, en octobre 2014, un Canadien de 25 ans récemment converti aux thèses djihadistes avait foncé au volant de sa voiture sur trois militaires, en tuant un et en blessant un autre, au bord d'une route dans la banlieue de Montréal.

Cerné par la police au terme d'une course-poursuite, l'assaillant s'était extirpé de son véhicule, couteau en main, avant d'être abattu. En rupture familiale, le jeune homme voulait rejoindre la Syrie.

Depuis plusieurs années, Al-Qaïda et le groupe Etat islamique exhortent, à longueur d'articles ou de vidéos sur internet, leurs recrues et leurs volontaires à passer à l'action sans attendre, sans ordres précis, sans organisation pour les entraîner ou les soutenir.

Passer à l'action de manière isolée et avec n'importe quelle arme disponible, telle était la consigne donnée en septembre 2014 par Abou Mohammed Al-Adnani, porte-parole officiel de l'organisation djihadiste Etat islamique.

Dans un message audio diffusé par Al Furqan, le principal média de l'EI, le Syrien avait exhorté ceux qu'il nomme les "soldats du califat" à attaquer des cibles par tous les moyens: "Levez-vous, monothéistes, et défendez votre Etat à partir de votre lieu de résidence, où qu'il soit".

"Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle", leur dit-il, "débrouillez-vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, renversez-le avec votre voiture..."

Il y a un mois, le 13 juin, Larossi Abballa a utilisé un simple couteau pour tuer un policier et sa femme à leur domicile près de Paris, dans une attaque qui a été revendiquée par l'organisation djihadiste Etat islamique.

La section antiterroriste du parquet de Paris est saisi de l'enquête sur l'attaque au poids lourd de Nice dont les motivations ne sont pas encore connues.

Avec AFP

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