Au Nigeria, dans l’Etat d’Anambra (Sud-Est), l'élection du gouverneur est prévue samedi. Ce scrutin est crucial pour le parti au pouvoir et pour l’opposition alors que le mouvement séparatiste Peuple Indigène du Biafra (IPOB) menace de perturber le déroulement si Nnamdi Kanu n’est pas libéré.
La police a interdit tout mouvement dans l'État d'Anambra pour les prochaines 24 heures. Plus de 30.000 policiers ont été déployés. L'un des trois favoris, l'ancien chef de la Banque centrale, Charles Chukwuma Soludo, a été la cible d'hommes armés.
Il se présente pour la All Progressive Grand Alliance, qui gouverne cet État depuis plus d'une décennie. Cette domination est contestée par le parti au pouvoir, All Progressives Congress (APC), du président Muhammadu Buhari et le principal parti d'opposition, le Peoples Democratic Party (PDP), auquel appartient l'ancien président Goodluck Jonathan.
Des violents incidents durant la campagne ont amené la Commission nationale de paix dirigée par l’ancien président Abdulsalami Abubakar à faire le déplacement pour faire signer un accord de bonne conduite entre les candidats.
"Les membres de la Commission nationale de paix sont venus dans l’Etat d’Anambra pour apporter leur soutien à un processus électorale pacifique. Nous aimons l’Etat d’Anambra. Et nous sommes partisans pour la paix et l’unité du Nigeria ", a déclaré l'ancien chef de l'État.
La Commission nationale électorale indépendante (INEC) affirme sa détermination à organiser des élections crédibles samedi.
Mahmoud Yakubu, son président, lance "un appel à tous les partis, les candidats et les autres acteurs de contribuer au respect de l’accord de paix signé."
Des centaines de véhicules effectuent des patrouilles, les autorités fédérales n’ont pas hésité à déployer un dispositif impressionnant pour assurer la sécurité. Selon l’inspecteur général-adjoint de la police pour la région du Sud-Est, Joseph Egbuniké, "la seule chose que peux vous assurer est que la police, l’armée et toutes les autres agences de sécurité déployées dans l’Etat d’Anambra resteront calmes, strictes et professionnelles".
Les séparatistes Biafrais de l'IPOB, qui réclament la libération de leur leader Nnamdi Kanu, menacent de perturber le scrutin.
Dans un éditorial publié jeudi le quotidien Vanguard interpelle l'ensemble de la classe politique et les indépendantistes: "La balle est désormais dans le camp de la nation Igbo dans son ensemble, à qui il revient de s'assurer que l'élection se déroule sans effusion de sang", écrit le journal. "Il y va de l'intérêt d'Anambra et du peuple Igbo que le prochain gouverneur soit le produit d'un mandat populaire", poursuit l'éditorial. Faute de quoi, poursuit Vanguard, l'État sera embrigadé dans un cycle de sous-développement et de violence.