Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Une allégation de viol collectif au Caire suscite une nouvelle campagne #MeToo


Jeunes égyptiens harcelant des femmes qui traversent la route au Caire, en Égypte, le 20 août 2012. L'un d'eux va jusqu'à la toucher sur les fesses, ce qui arrive fréquement en Egypte, sans que les autorités ne réagissent ou n'interviennent (Photo AP/Ahmed Abd el Latif)
Jeunes égyptiens harcelant des femmes qui traversent la route au Caire, en Égypte, le 20 août 2012. L'un d'eux va jusqu'à la toucher sur les fesses, ce qui arrive fréquement en Egypte, sans que les autorités ne réagissent ou n'interviennent (Photo AP/Ahmed Abd el Latif)

En Egypte, une allégation de viol collectif dans un hôtel cinq étoiles au Caire, apparue sur un compte très suivi sur les réseaux sociaux, a provoqué une nouvelle déferlante #MeToo.

L'agression présumée a eu lieu à l'hôtel Fairmont Nile City en 2014, où un groupe de six hommes ont drogué et violé plusieurs victimes, selon le compte Assault Police. Les noms et photos des mis en cause, tous issus de familles aisées, ont circulé en ligne. Une source proche de l'une des victimes a confirmé ces viols, disant que la victime n'a pas voulu s'exprimer par crainte de représailles.

Le compte, suivi par 170.000 abonnés, a dû fermer de manière soudaine mercredi après de multiples menaces de mort, selon une source proche de son administrateur. Aucune enquête officielle n'a été ouverte jusque-là, alors que le mot-dièse #FairmontIncident déferle sur Twitter.

Un groupe de jeunes hommes égyptiens lançant des commentaires sexistes contre des filles dans la rue au Caire, en Égypte, le 15 juin 2018 (Hamada Elrasam/VOA)
Un groupe de jeunes hommes égyptiens lançant des commentaires sexistes contre des filles dans la rue au Caire, en Égypte, le 15 juin 2018 (Hamada Elrasam/VOA)

Le compte Assault Police a été fondamental dans le tollé provoqué en Egypte contre Ahmed Bassam Zaki, 22 ans, un ancien étudiant d'institutions prestigieuses du pays accusé d'être un prédateur sexuel. Arrêté le 4 juillet, Zaki a avoué avoir agressé et fait chanter six plaignantes, parmi lesquelles une mineure, selon le parquet.

Le Conseil national pour les femmes a condamné mercredi les menaces de représailles faites à l'encontre de femmes dénonçant une violence sexuelle, appelant les victimes à les "rapporter immédiatement via les mécanismes officiels" et promettent de leur "fournir tout le soutien nécessaire".

La ministre égyptienne de la Coopération internationale, Rania el-Machat, a publié sur Instagram un message de soutien au mouvement #MeToo disant "à toutes les filles, nous vous entendons".

"Une enquête interne a été menée par l'hôtel dès qu'il a eu connaissance de ces allégations dérangeantes", a affirmé Yara ElDouky, directrice de communication au Fairmont. "Nous pouvons confirmer qu'il n'a jamais été fait état de cet incident auprès de l'hôtel ou de la police du Tourisme", a-t-elle assuré, ajoutant que tout le personnel de l'hôtel était engagé à aider les autorités dans leur enquête.

Ces allégations interviennent alors que plusieurs jeunes influenceuses ont été condamnées à des peines de prison ferme au cours de la semaine écoulée pour des contenus partagés sur l'application TikTok jugés comme des atteintes aux bonnes moeurs.

Selon une étude de l'ONU publiée en 2013, plus de 99% des femmes ont été victimes de harcèlement en Egypte, où elles sont quotidiennement confrontées aux remarques obscènes, voire aux attouchements.

XS
SM
MD
LG