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Une chaîne de TV indépendantiste anglophone en passe d'être fermée au Cameroun


Le logo de la chaîne de TV indépendantiste anglophone en ligne au Cameroun, août 2017. (Facebook/SCBC TV)
Le logo de la chaîne de TV indépendantiste anglophone en ligne au Cameroun, août 2017. (Facebook/SCBC TV)

Une chaîne de télévision indépendantiste anglophone, diffusée dans les deux régions de cette minorité linguistique du Cameroun, a suscité mardi la colère du gouvernement qui a demandé son arrêt "sans délai" en dénonçant son "caractère séditieux et haineux".

La Southern Cameroon Broadcasting Corporation (SCBC TV) est diffusée depuis quelques semaines uniquement en ligne dans les deux régions du Sud-ouest et du Nord-ouest sur les dix du pays.

Sur sa page Facebook, la chaîne se présente comme "la voix de l'Ambazonie", du nom de la république indépendantiste que certains anglophones veulent créer pour rompre avec la majorité francophone du pays. La SCBC TV appelle par exemple au boycottage de la prochaine rentrée scolaire prévue le 4 septembre, a rapporté un journaliste de l'AFP.

"La SCBC TV est un organe de propagande du groupement dénommé Southern Cameroon National Council (SCNC)", a déclaré Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Il s'agit d'un mouvement séparatiste anglophone interdit par les autorités en janvier.

"Le ministre de la Communication demande aux câblo-opérateurs concernés de cesser sans délai toute reprise du signal, de même que toute diffusion des programmes de (cette) chaîne de télévision, sous peine de fermeture de leurs entreprises et de confiscation de leurs équipements, sans préjudice des poursuites judiciaires à leur encontre", a écrit le ministre dans un communiqué.

Certains distributeurs locaux à Bamenda ont déjà été interpellés, a affirmé à l'AFP une source proche des autorités sur place.

Selon cette source, certains ménages utilisent par ailleurs leur antenne satellite pour capter le signal de la chaîne.

Depuis novembre, la minorité anglophone du Cameroun - environ 20% de la population totale du pays estimée à 22 millions - manifeste contre le pouvoir central, s'estimant marginalisée. Les modérés exigent le retour au fédéralisme alors que des radicaux prônent la partition du pays. Yaoundé n'est favorable à aucune de ces options.

En prévision de la rentrée, les autorités ont renforcé la sécurité dans les deux régions anglophones. La dernière année scolaire a été fortement perturbée dans les deux régions et les résultats aux examens étaient mauvais.

Avec AFP

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