"Je ne soutiens pas cela", a déclaré la chef du groupe démocrate de la Chambre des représentants lundi soir lors d'une émission sur CNN. "Si on commence à parler de destitution, il faut qu'on sache quels sont les faits. Cela ne peut pas être seulement, je ne l'aime pas ou je n'aime pas ses cheveux (...) Quelles règles aurait-il violées?"
"Sans dossier, on ne ferait que participer aux rumeurs", a-t-elle ajouté.
Nancy Pelosi répondait ainsi à au moins deux élus démocrates du Congrès, Al Green et Maxine Waters, qui ont appelé au lancement d'une procédure de destitution contre le président Donald Trump.
Ces derniers estiment que le limogeage la semaine dernière de James Comey, directeur du FBI, s'assimile à une tentative d'entraver l'enquête du FBI sur une éventuelle coordination entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.
Après la révélation de presse lundi que le président a donné des informations classifiées sur le groupe Etat islamique au ministre russe des Affaires étrangères lors d'une réunion, quelques personnalités ont appelé le 45e président des Etats-Unis à démissionner, notamment le présentateur et humoriste Stephen Colbert (CBS) et l'éditorialiste conservateur David Frum (The Atlantic).
Le constitutionnaliste Laurence Tribe (Harvard) a estimé quant à lui qu'il existait suffisamment d'éléments, depuis le début du mandat, pour lancer une procédure de destitution.
"Le pays est confronté à un président dont le comportement suggère fortement qu'il pose un danger pour notre système de gouvernement", a-t-il écrit le week-end dernier dans une tribune au Washington Post.
Une destitution, prévue par la Constitution pour des cas de "trahison, corruption ou tous autres crimes et délits majeurs", se déroule en plusieurs temps. D'abord, la Chambre doit voter une mise en accusation ("impeachment"); dans ce cas, c'est au Sénat de faire le procès du président, afin de le condamner et destituer, à une majorité de deux tiers, ou de l'acquitter.
Aucun élu important du Congrès, à ce stade, ne soutient une telle procédure contre Donald Trump.
Avec AFP