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Une commission de l'ONU "enquête" sur l'attaque "chimique" en Syrie


Des gens marchent près de bâtiments détruits dans le quartier de Douma, à Damas, le 4 avril 2017.
Des gens marchent près de bâtiments détruits dans le quartier de Douma, à Damas, le 4 avril 2017.

La Commission d'enquête de l'ONU sur les droits de l'Homme en Syrie a annoncé qu'elle "enquête actuellement" sur l'attaque "chimique" dans le nord-ouest de la Syrie.

"Les rapports suggérant qu'il s'agit d'une attaque avec des armes chimiques sont extrêmement préoccupants. La Commission enquête actuellement sur les circonstances entourant cette attaque y compris les allégations d'utilisations d'armes chimiques", ont indiqué les enquêteurs dans une déclaration.

"Il est impératif que les auteurs de ces attaques soient identifiés et tenus responsables", ont-ils ajouté.

L'opposition syrienne a accusé mardi le régime de Bachar al-Assad d'avoir mené une attaque chimique qui a fait des dizaines de morts, dont plusieurs enfants, dans un fief rebelle et jihadiste du nord-ouest.

L'hôpital dans lesquels ils étaient soignés a été bombardé mardi, provoquant d'importantes destructions et la fuite précipitée de médecins.

Carla Del Ponte, lors d'un entretien à La Haye, en décembre 2007.
Carla Del Ponte, lors d'un entretien à La Haye, en décembre 2007.

"Tant l'utilisation d'armes chimiques que le ciblage d'installations médicales constitueraient des crimes de guerre et de graves violations des droits de l'Homme", a indiqué la Commission d'enquête, dont fait partie l'ancienne procureure spécialiste du crime de guerre, la Suissesse Carla Del Ponte.

La Commission d'enquête indépendante de l'ONU a été créée en août 2011, quelques mois après le début du conflit syrien. Présidée par le Brésilien Paulo Pinheiro, elle a déjà rendu plusieurs rapports mais n'a jamais été autorisée par Damas à se rendre en Syrie.

Réunion mercredi du Conseil de sécurité sur l'attaque chimique présumée

Le Conseil de sécurité des Nations unies tiendra une réunion d'urgence mercredi pour discuter de l'attaque chimique présumée perpétrée en Syrie.

Le Royaume-Uni et la France ont demandé cette réunion après l'annonce que des bombardements aériens avaient frappé plus tôt la ville rebelle de Khan Cheikhoun, place forte des rebelles et des jihadistes située dans le nord-ouest de la Syrie.

L'ambassadrice américaine Nikki Haley, qui tient la présidence tournante du Conseil en avril, a annoncé que la réunion aurait lieu à 10H00 (14H00 GMT) mercredi et aurait pour principal ordre du jour "la terrible attaque chimique en Syrie".

"Nous espérons obtenir autant d'informations que possible sur l'attaque syrienne", a-t-elle déclaré.

L'opposition syrienne a accusé le régime de Damas d'avoir mené cette attaque "chimique". L'armée syrienne a démenti catégoriquement avoir utilisé "toute substance chimique ou toxique".

A Khan Cheikhoun, le correspondant de l'AFP a vu des patients avec de la mousse sortir de la bouche. Certains d'entre eux étaient aspergés d'eau par les médecins qui tentaient de les réanimer.

"Il s'agit manifestement d'un crime de guerre", a déclaré l'ambassadeur britannique à l'ONU, Matthew Rycroft, devant des journalistes au siège des Nations unies. "J'en appelle aux membres du Conseil de sécurité qui ont par le passé utilisé leur veto pour défendre l'indéfendable afin qu'ils changent de cap", a-t-il ajouté.

Moscou et Pékin avaient mis leur veto en février à une résolution du Conseil de sécurité qui aurait imposé des sanctions à Damas, déjà accusée d'avoir perpétré une attaque à l'arme chimique sur des villages syriens en 2014 et 2015.

Matthew Rycroft a d'autre part indiqué qu'il n'était pas en mesure de confirmer si du gaz sarin avait été utilisé dans le raid de mardi. "D'après ce que je sais, cela n'a pas été confirmé".

Le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, a pour sa part qualifié les informations sur le bombardement "d'extrêmement inquiétantes et choquantes".

"Tout usage d'armes chimiques, où que ce soit, représente une véritable menace pour la paix internationale et la sécurité, ainsi qu'une sérieuse violation du droit international", a-t-il souligné.

Avec AFP

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