Dans un communiqué, la sûreté nationale (DGSN) indique avoir ouvert une enquête après avoir "reçu des plaintes sur une clinique pratiquant l'avortement illégal".
Le propriétaire de la clinique, quatre infirmières et six patients, dont une adolescente de 17 ans, ont ensuite été interpellés pour "implication présumée dans la pratique courante d'avortement illégal, détournement de mineur, adultère et complicité", selon la même source. Huit des personnes mises en cause ont été placées en garde à vue et la fille sous contrôle policier.
Le Maroc s'était engagé en 2015 dans un profond débat sur "l'urgence" d'un assouplissement de sa législation face au fléau des centaines d'avortements clandestins pratiqués chaque jour, dans des conditions sanitaires parfois désastreuses.
Une commission officielle avait dans la foulée recommandé que l'avortement dans "quelques cas de force majeure" devienne autorisé, notamment en cas de viol ou de graves malformations. Aucune loi n'est depuis venue entériner ces recommandations ardemment soutenues par les défenseurs des droits des femmes.
L'interruption volontaire de grossesse reste passible de six mois à cinq ans de prison au Maroc. Le code pénal sanctionne aussi bien la femme qui avorte (de six mois à deux ans de prison) que les personnes qui pratiquent l'acte (de un à cinq ans de prison).
Les grossesses non désirées renforcent le phénomène des "mères célibataires" et l'abandon d'enfants, jusqu'à 150 par jour, affirment des ONG. Les enfants nés hors mariage sont considérés comme "illégitimes" par la loi marocaine.