Pour son premier meeting électoral dans la première métropole américaine, bastion démocrate, la dynamique sénatrice du Massachusetts, âgée de 70 ans, a eu droit lundi soir aux encouragements enthousiastes d'une foule compacte, massée devant l'arche du célèbre parc de Washington Square, au coeur de Greenwich Village.
Celle qui n'a cessé de grimper dans les sondages ces dernières semaines - où elle occupe désormais la 2e ou 3e place parmi les 20 candidats démocrates, derrière l'ancien vice-président Joe Biden et parfois derrière Bernie Sanders - a énuméré ses propositions, censées relancer une démocratie américaine qu'elle juge "corrompue", sous les applaudissements et les cris répétés de "Warren! Warren! Warren!".
Des géants énergétiques aux assurances-santé, en passant par l'industrie des armes et les élus vendus aux lobbyistes, tout le monde a intérêt à pérenniser un "système cassé" pour s'enrichir sur le dos des familles qui travaillent, a martelé cette ex-républicaine depuis la tribune, sa veste violette brillant sous les projecteurs.
Mais cette ex-professeure de droit de Harvard "a un plan pour réparer" tous ces problèmes, une petite phrase qui rythme désormais ses discours comme un refrain, et qui s'affiche sur les tee-shirts de ses supporters: depuis l'interdiction à vie de pantouflage pour les élus du Congrès ou l'obligation pour les candidats de publier leurs déclarations d'impôts, jusqu'à l'assurance-santé pour tous et l'annulation de la quasi-totalité de l'énorme dette étudiante.
- Taxe sur les riches -
Des propositions qu'elle prévoit de financer par une taxe sur les riches, de 2 cents pour chaque dollar de revenu au-dessus des 50 millions de dollars, particulièrement applaudie par les habitants de la capitale financière américaine qui ont repris en choeur, "2 cents! 2 cents!".
Elizabeth Warren peut-elle emporter l'investiture démocrate en 2020? Beaucoup de ses supporters reconnaissent qu'il est trop tôt pour le dire, les primaires qui déboucheront sur la désignation du candidat démocrate qui affrontera l'iconoclate président américain ne commenceront pas avant début 2020.
Mais le nombre de personnes qui croient à ses chances augmente, et la queue était interminable après le meeting lundi soir pour obtenir un "selfie" avec la candidate.
"Je commence juste à me familiariser avec les candidats, mais c'est de plus en plus clair pour moi que Elizabeth Warren sera ma candidate. Je ne vois personne de meilleure qu'elle," a indiqué à l'AFP Ellen Downing, 69 ans, ravie d'avoir pu écouter la sénatrice lors d'un bref passage à New York.
"Elle semble vraiment quelqu'un qui a beaucoup d'idées pour résoudre les problèmes de ce pays", s'est réjouie Rebecca Hatcher, 43 ans, bibliothécaire venue spécialement du Connecticut pour la voir.
Alan Siege, professeur en management new-yorkais, n'a lui rien décidé encore mais il voulait voir de près celle qui "parle plus de ce qui pourrait être par opposition à ce qui est déjà, comme Joe Biden".
"Je me demande s'il peut attirer et passionner les gens comme elle le peut", dit-il. "Evidemment je veux que Trump soit battu, mais j'essaie encore de voir la meilleure façon d'y arriver".
Avec AFP