M. Macron a également annoncé une aide de 25 millions d'euros pour la préservation et la rénovation du patrimoine historique de l'ancienne capitale de l'Afrique-Occidentale française et du Sénégal. Ces fonds, promis par la France depuis des années, n'avaient jamais été engagés, a précisé l'Elysée.
L'assaut des vagues a déjà obligé 200 familles de Saint-Louis à déménager, soit environ 2.000 personnes, et à court terme ce sont près de 10.000 qui devront être relogées, selon Louise Cord, directrice Sénégal de la Banque Mondiale.
Samedi matin, des dizaines de milliers d'habitants ont envahi le centre de cette ville de pêcheurs du nord du pays, à l'embouchure du fleuve Sénégal, qui fut le premier établissement fondé au sud du Sahara par la France au XVIIe siècle, ont rapporté des journalistes de l'AFP.
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Arrivé en avion de Dakar, où il participait la veille à une conférence sur l'éducation, Emmanuel Macron, 13 ans après la dernière visite de Jacques Chirac, était accompagné à Saint-Louis de son homologue sénégalais, Macky Sall.
Les épouses des deux présidents étaient également du voyage, dernière étape de la visite officielle du président français au Sénégal. Brigitte Macron avait visité la veille l'île de Gorée, symbole de la traite négrière au large de Dakar, où elle s'est rendue dans un internat d'excellence de jeunes filles.
"L'accueil des femmes, sur l'île de Gorée, de ma vie je n'ai jamais vécu ça. C'était incroyable. Elles voulaient bien me faire comprendre qu'on est toutes solidaires", a-t-elle confié à l'AFP.
Massés sur plusieurs rangs, les habitants ont salué les deux présidents avec des chants de bienvenue, des portraits des deux présidents et de leurs épouses, des banderoles et des drapeaux français et sénégalais.
Après avoir annoncé vendredi la hausse de l'engagement français dans le Partenariat mondial pour l'éducation (PME) à 200 millions d'euros, contre 17 millions précédemment, M. Macron a annoncéque l'Agence française de développement (AFD) allait débloquer 15 millions d'euros pour construire "dans l'année" une digue de rochers le long de la partie sud de la Langue de Barbarie, un chantier confié au groupe français Eiffage.
Elle permettra de retarder l'effet de la montée des eaux qui ronge cette étroite bande de sable d'une trentaine de kilomètres de long, peuplée de 55.000 habitants, qui protège la ville de l'océan.
- 'Mer inarrêtable' -
Aux côtés d'Emmanuel Macron, le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, a pour sa part annoncé une aide d'urgence de 30 millions de dollars (24 millions d'euros) d'ici au mois de mars pour reloger 900 familles, soit environ 10.000 personnes, vivant dans les quartiers de pêcheurs les plus touchés, qui perdront leur maison à court terme.
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"Les Africains ont très peu contribué aux émissions de CO2 mais subissent l'impact le plus dévastateur du changement climatique. Le monde entier a une dette envers l'Afrique, dont le Sénégal, pour reconstruire ses côtes", a lancé M. Kim devant la presse.
La construction de digues promises par la France devrait donner le temps aux familles de déménager. "Ils devront partir à terme, on ne pourra pas arrêter la mer", a déclaré à l'AFP Laurence Hart, directrice Sénégal de l'AFD.
- Patrimoine à restaurer -
Le président français a observé les dégâts de l'océan avant de rejoindre, dans une voiture décapotable roulant au pas, debout aux côtés de Macky Sall, la place du coeur de la ville où trône la statue de Louis Faidherbe, gouverneur colonial du Sénégal (1854-1861 et 1863-1865).
"Nous avons vu l'érosion côtière, les peurs, les murs qui tombent, l'activité économique détruite et la ville qui peu à peu recule devant ce que certains parfois veulent encore nier, les effets du changement climatique", a-t-il lancé lors d'un discours.
C'est le maire de Saint-Louis, Mansour Faye, qui l'avait alerté sur la situation dramatique de sa ville lors du sommet One Planet du 12 décembre à Paris. Les façades décrépies du coeur historique et les murs fissurés de sa cathédrale soulignent son déclin ces dernières années.
"J'ai été très touché de cet accueil chaleureux. Il m'oblige mais traduit beaucoup d'attentes. Nous avons donné un nouveau souffle à notre relation en appliquant ce que j'ai annoncé à Ouagadougou: une nouvelle stratégie française, ne pas arriver avec des visions toutes faites mais en soutien de projets qui nous paraissent prioritaires et portés par le gouvernement", a commenté devant la presse le président français avant de reprendre l'avion pour Paris.
Avec AFP