La victime, âgée de 18 ans, est morte dans le district de Baharak de la province du Badakhshan (nord-est), a déclaré le porte-parole de la police provinciale, Sanaullah Rohani.
"Son frère a ensuite fui dans une zone contrôlée par les talibans", a-t-il poursuivi, ajoutant que la police cherchait à l'arrêter.
Asifa Karimi, une défenseure des droits des femmes du Badakhshan, a confirmé le meurtre, ajoutant que la victime voulait épouser un homme qu'elle aimait.
"Elle a rejeté la demande en mariage (soutenue par) sa famille et s'est rendue à la police" en quête de protection, a raconté Mme Karimi. Mais les forces de l'ordre l'ont "rendue à sa famille", a-t-elle déploré.
Son frère, un soldat, l'a ensuite "ramenée chez elle", puis "l'a tuée brutalement, dans une affaire de crime d'honneur", a dénoncé Asifa Karimi.
De larges pans de la société afghane fonctionnent selon un code traditionnel rigide qui empêche souvent les femmes de choisir leur époux ou encore d'avoir la possibilité d'être scolarisée.
Fawzia Koofi, une ancienne députée du Badakhshan, a dénoncé le rôle de la police dans cette affaire.
"Les femmes en Afghanistan sont toujours les plus vulnérables... dans la société, non seulement dans les zones contrôlées par les talibans mais aussi dans les foyers", a-t-elle lancé.
Pendant leur règne entre 1996 et 2001, les talibans interdisaient aux femmes de travailler ou d'aller à l'école. Elles devaient être entièrement couvertes et accompagnées d'un chaperon lorsqu'elles quittaient leur domicile.
La violence contre les femmes est restée élevée malgré 18 ans de présence internationale en Afghanistan.
En 2019, la Commission des droits de l'Homme afghane a recensé plus de 2.700 cas de violence contre des femmes dans le pays, soit une augmentation de 9 % par rapport à l'année précédente.