A l'audience de son procès à Abuja mercredi, la juge Binta Nyako a ordonné aux trois personnes qui s'étaient portées garantes de la libération de Kanu de le "ramener" devant le tribunal.
"Je veux que vous le cherchiez. Je vous ai confié Nnamdi Kanu, et vous l'avez perdu", a déclaré la juge. "Je ne suis pas contente du tout. Je veux le récupérer".
Avant sa libération conditionnelle, 100 millions de nairas (250.000 euros) ont été déposées par chacun des trois garants, qui sont désormais obligés d'apporter cette somme en argent liquide dans les deux prochains mois.
La Cour a déclaré qu'ils risquaient également d'être emprisonnés s'ils ne présentaient pas le leader indépendantiste biafrais.
Nnamdi Kanu, qui dirige le mouvement des peuples autochtones du Biafra (IPOB) et fait face à des accusations de trahison à Abuja, a été libéré sous conditions strictes l'année dernière, mais n'a plus jamais comparu pour son procès depuis.
Il a été vu pour la dernière fois en septembre 2017, avant que l'armée nigériane ne fouille sa maison familiale à Umuahia, la capitale de l'État d'Abia, lors de la répression de l'IPOB et de ses partisans.
Sa famille et ses partisans ont dès lors affirmé qu'ils n'avaient plus aucune nouvelle et qu'ils le craignaient mort ou détenu dans le secret, mais le mois dernier, une vidéo où il apparaît en train de prier en Israël a été publiée sur les réseaux sociaux.
Kanu, qui veut l'indépendance du Biafra, région igbo dans le sud-est du Nigeria, a été arrêté pour la première fois en octobre 2015, provoquant une vague de manifestations réclamant sa libération.
Une précédente déclaration unilatérale d'indépendance, en 1967, avait déclenché une terrible guerre civile qui avait duré 30 mois et fait un million de morts, notamment côté igbo.
Avec AFP