Dès l’annonce mardi de la marche pacifique du parti "Les Transformateurs", la police anti-émeute s'est mobilisée.
Des véhicules canon à eau et une cinquantaine des Toyota bourrées d'éléments de la police munis de gaz lacrymogènes et d'armes à feu ont circulé nuit et jour dans le quartier abritant le quartier général du parti.
L'important dispositif a été mis en place pour empêcher les militants de la formation politique d’organiser leur marche, bien que le ministre de la sécurité publique Mahamat Tahir Orozi ait évoqué la situation sanitaire actuelle marquée par le Covid-19 pour interdire cette manifestation.
Le président su parti, Dr Succès Masra, et ses militants qualifient cette décision "de deux poids deux mesures" puisque les autorités sillonnent depuis quelques temps les provinces, mobilisant ministres et populations sans aucun respect des mesures barrières.
Le jour de la marche, Dr Masra et ses militants composés majoritairement des jeunes, étaient à peine sortis de leur quartier général lorsque les éléments de la police les ont accueillis violemment avec des tirs de gaz lacrymogènes.
Les journalistes qui étaient conviés pour couvrir cette marche pacifique n’ont pas été épargnés. Les militants affirment avoir enregistré deux blessés et une femme a perdu connaissance après avoir inhalé le gaz lacrymogène.
Pour le porte-porte du parti au pouvoir, Maitre Jean Bernard Padaré, Les Transformateurs ont tenté de braver l’autorité de l’Etat et ils évoluent dans l’illégalité. "Que les transformateurs sachent que le président Deby est en tournée officielle à l’intérieur du pays qu’il ne faille pas confondre à leur mouvement d’humeur", a déclaré Me Padaré.
Dr Succès Masra, exclu de la course de la magistrature suprême de 2021 à cause de son âge inférieur à 40 ans, ne compte pas baisser les bras.
"Je vais mettre la pression pour exiger des autorités publiques un dialogue inclusif, seule condition pour l’unité et de la cohabitation pacifique. Sinon je rendrais ce pays ingouvernable", a-t-il prévenu.