La Cour suprême des Etats-Unis a jugé lundi conforme à la Constitution une méthode controversée d'exécution par injection létale. La question était de savoir si le recours au midazolam, un anxiolytique utilisé avec l'intention de rendre le condamné inconscient avant l'administration du produit mortel, était constitutionnel.
Par cinq voix contre quatre, les neuf sages ont estimé que les plaignants - des condamnés à mort de l'Oklahoma (sud) - n'avaient pas montré "un quelconque risque substantiel de souffrances" en cas d'utilisation du midazolam.
En conséquence, la Cour suprême a jugé cette méthode d'exécution conforme au 8e Amendement de la Constitution qui interdit les souffrances "cruelles et inhabituelles".
Les Etats américains pratiquant la peine de mort souffrent d'une pénurie de barbituriques pour exécuter, et ont recours au midazolam. Cette drogue a été utilisée lors de plusieurs exécutions apparemment accompagnées de souffrances, rappelle l’AFP.
L’affaire a relancé le débat sur l'injection létale, approuvée il y a sept ans par la Cour suprême, et l'avenir de la peine capitale aux Etats-Unis. Deux des neuf sages - Stephen Breyer et Ruth Ginsburg - ont estimé lundi qu'il est temps de s’interroger sur une question élémentaire: "la peine de mort elle-même est constitutionnelle?"
A l’heure actuelle, 19 Etats sur 50, ainsi que la capitale, Washington, D.C., ont aboli la peine de mort sur un total de 29 qui ne l'utilisent plus. Néanmoins, ce nouvel arrêt de la Cour suprême permettra à d’autres de reprendre leurs exécutions.
(Avec AFP)