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Une ONG préoccupée par la "chasse" contre les demandeurs d’asile de RDC à Brazzaville


Loamba Moke, président de l'ADHUC, à Brazzaville, le 4 novembre 2016. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Loamba Moke, président de l'ADHUC, à Brazzaville, le 4 novembre 2016. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Le président de l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC), Loamba Moke, se dit vivement préoccupé par la situation des demandeurs d’asile de RDC déboutés par le Comité national d’assistance aux réfugiés (CNAR).

Selon Loamba Moke, ces personnes sont en insécurité et pourraient être visées par une autre opération "Mbata ya Bakolo", menée en 2014 par la police contre les étrangers en séjour irrégulier à Brazzaville.

Dans un appel lancé à d’autres ONG, le président de l’ADHUC demande de mener de grandes actions afin d’attirer l’attention sur ces cas "de violation des droits de l’homme".

L’ADHUC a par ailleurs adressé une pétition au président Denis Sassou N’Guesso pour arrêter la vague d’arrestations dans les milieux de ces personnes vulnérables.

Les personnes visées sont essentiellement des exilés politiques et des ex-soldats de feu maréchal Mobutu, arrivés à Brazzaville à partir de 1997 à la suite de la chute du régime. Ces personnes n’ont pas de statut de réfugié. Les premières attestations que le HCR leur avait remises sont expirées depuis des années. Aucun renouvellement n’est possible, et nombreux qui ont demandé au gouvernement de Brazzaville de leur accorder l'asile ont été déboutés.

"J’ai passé une nuit au commissariat central avec beaucoup d’autres compatriotes. J’ai pu être libéré parce que ma femme a donné 50.000 francs CFA aux policiers", témoigne un ex-Faz.

Devenu revendeur de cartes de crédits téléphoniques à Brazzaville, Joseph, un autre ex-Faz, n’est pas prêt à rentrer à Kinshasa, craignant pour sa vie. "Nous savons que dès que vous arrivez à Kinshasa, vous êtes arrêtés et on vous tue", affirme-t-il, très inquiet.

Les femmes aussi sont touchées par ce mouvement. Elles reçoivent des visites inopportunes des policiers dans leur domicile. "Même quand nous montrons nos papiers, les policiers ne nous écoutent pas. Ils nous tabassent et nous embarquent au commissariat", témoigne Lili, veuve d’un exilé politique.

Loamba Moke avait saisi les autorités sur la situation de ces demandeurs d’asile, "mais aucune suite n’a été donnée, c’est plutôt la police qui répond", constate-t-il. L’ADHUC estime que près de 1 500 personnes sont concernées par cette opération.

Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville

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