Zeenat Bibi, 16 ans, avait été arrosée d'essence et brûlée à son domicile dans un quartier populaire de Lahore (nord-est) en juin dernier, quelques jours après avoir épousé un réparateur de moto âgé de 20 ans, Hasan Khan, contre la volonté de sa famille.
Sa mère Perveen Bibi a été jugée par un tribunal qui l'a condamnée à mort pour homicide et acte terroriste, a indiqué le procureur, Mian Mohammad Tufail. Elle avait été inculpée en vertu des lois antiterroristes en raison de l'utilisation d'essence comme arme pour ce meurtre, a-t-il expliqué.
Elle a en outre écopé d'une amende d'un million de roupies. Son fils Mohammad Anees a été condamné à la prison à vie et à 1,5 million de roupies d'amende pour son rôle dans le meurtre. Son gendre a en revanche été acquitté, selon la même source.
Le sort tragique de Zeenat avait choqué au Pakistan et relancé le débat sur la lutte contre les crimes commis au nom de l'honneur.
Des centaines de femmes périssent chaque année des mains de leurs proches sous prétexte de laver l'honneur familial, notion profondément ancrée dans ce pays très conservateur.
Les coupables -le plus souvent des hommes- pouvaient jusqu'à récemment échapper à tout châtiment une fois obtenu le pardon de la famille. Mais le meurtre en juillet dernier par son frère de la starlette des réseaux sociaux Qandeel Baloch avait relancé les appels à une réforme légale.
En octobre dernier, le Parlement a adopté une loi très attendue pour lutter contre ce fléau.
Le texte, adopté à l'unanimité par l'assemblée, vise à combler un vide législatif permettant à la plupart des accusés d'échapper à la prison, et à ce titre dénoncé de longue date par les défenseurs des droits des femmes.
Le Parlement a également adopté une loi durcissant les peines dans certains cas de viol, imposant des tests ADN et rendant passibles de prison à vie ou de peine capitale les viols de mineurs et de personnes handicapées.
Avec AFP