Une plateforme pour protéger les lanceurs d'alerte en Afrique a été lancée mardi à Dakar pour apporter la "sécurité" à ceux qui dénoncent des fraudes contre l'intérêt général, mais sont souvent menacés.
Un lanceur d'alerte est "un citoyen qui rend public des actes dissimulés de corruption, d'injustice, d'abus de pouvoir ou de menaces à la santé publique", selon des documents de l'ONG basée à Dakar
La plateforme met à la disposition de ses potentiels utilisateurs notamment un site internet et une ligne téléphonique protégés, des juristes pour les accompagner dans leur travail pendant et après le lancement d'alerte.
"Nous avons décidé de les protéger ici en Afrique, le continent où ils sont les moins protégés et courent plus de risque d'être" arrêtés ou poursuivis, a déclaré William Bourdon, président de l'organisation.
La plateforme "est une grande aventure au service des citoyens africains, l'alliée naturelle de tous les printemps africains", a ajouté Me Bourdon.
"La société civile et les organisations internationales ont l'obligation de protéger les lanceurs d'alerte, ces héros des temps modernes" qui, "pour la défense de l'intérêt général, risquent la prison, et parfois la mort", a indiqué pour sa part M. Tine.
La nouvelle ONG est "un mécanisme et un moyen de protection nécessaires pour que ces personnes puissent continuer" leur travail d'autant plus que "dans beaucoup de pays, il n'y a pas de volonté de lutter contre la corruption", a déclaré de son côté M. Garzon.
M. Garzon, ancienne vedette des juges d'instruction espagnols, avait fait la une en obtenant brièvement la détention de l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet en 1998 à Londres.
La plateforme "encourage les Etats africains à se doter de lois fortes de protection des lanceurs d'alerte".
"Il faut que la loi sanctionne les employeurs qui exercent des représailles contre les lanceurs d'alerte", a ajouté Me Bourdon.
En Europe, les eurodéputés avaient appelé en février la Commission européenne à prendre immédiatement des mesures pour protéger les lanceurs d'alerte, déplorant son incapacité jusqu'à présent à garantir une protection minimale à ceux qui dénoncent des fraudes contre l'intérêt général européen.