Ces programmes font partie du projet de budget pour la province du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), dévoilé cette semaine.
"L'objectif principal est de faire d'eux des membres actifs de la société tout en leur permettant de gagner leur vie", a indiqué à l'AFP le ministre des Finances de la province, Muzaffar Sayed.
Selon M. Sayed, 200 millions de roupies (presque 2 millions de dollars) ont été alloués au "renforcement des capacités et au développement des compétences de ce groupe vulnérable".
Cette décision intervient après une série d'attaques récentes contre des personnes transgenres dans la province, dont le meurtre le mois dernier d'une militante connue sous le nom d'Alesha, décédée de plusieurs blessures par balles dans un hôpital de Peshawar.
Des centaines de transgenres s'étaient ensuite rassemblés à Peshawar pour exiger d'être mieux protégés.
"Au moins 45 transgenres ont été tués ces deux dernières années", affirme Farzana Jan, présidente de l'association Shemale du Khyber Pakhtunkhwa, précisant que jusqu'à 50.000 transgenres vivent dans la province.
Au Pakistan, pays conservateur où les relations sexuelles hors mariage et l'homosexualité sont illégales, des musiciens et danseurs transgenres se produisent régulièrement lors de festivités pour les mariages ou les naissances.
La Cour suprême leur a reconnu en 2009 un statut de "troisième genre", ordonnant que leur soit délivrée une carte d'identité spécifique, une décision saluée.
Mais les transgenres sont également traités comme des objets sexuels, régulièrement agressés et souvent réduits à la mendicité.
Mushtaq Ghani, ministre de l'Information du Khyber Pakhtunkhwa, a de son côté assuré que les transgenres auraient bientôt accès à des soins médicaux gratuits et des chambres spécifiques dans les hôpitaux.
Le projet comprend aussi des formations professionnelles gratuites, et à l'avenir des opportunités d'emploi, selon M. Ghani.
De tels centres de formation pour les transgenres existent déjà dans les provinces du Pendjab (centre) et du Sindh (sud), mais il s'agirait d'une première au Khyber Pakhtunkhwa, province majoritairement pachtoune frontalière de l'Afghanistan.
Un autre militant transgenre, Qamar Naseem, a qualifié la décision de "victoire".
"Les gens pensent que les transgenres ne sont bons que pour le sexe et la danse, ils ne les considèrent même pas comme des êtres humains", a déploré M. Naseem.
Avec AFP