Ce procès contre un membre d'Amnesty International est une première en France. Jugée devant le tribunal correctionnel de Nice (sud-est), Martine Landry, retraitée de 72 ans, risque cinq ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
Elle est accusée d'avoir facilité l'entrée de deux mineurs en situation irrégulière en les accompagnant du poste-frontière italien de Vintimille, où ils avaient été refoulés, au poste-frontière français à Menton, le 28 juillet 2016.
Selon Amnesty, Mme Landry était munie de documents attestant du signalement de ces deux jeunes au service français de l'aide sociale à l'enfance et à la gendarmerie, dix jours avant leur interpellation.
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"Je n'ai rien commis d'illégal, au contraire. J'ai pris en charge deux jeunes qui n'étaient pas en situation irrégulière et je n'ai pas passé la frontière avec eux", a-t-elle souligné à la barre.
Visiblement émue en entrant au tribunal sous les acclamations de dizaines de soutiens, Mme Landry ne s'est pas opposée à revenir au tribunal en avril, observant que l'écho rencontré par son procès "est l'occasion de faire connaître le travail des associations à ces frontières".
En attente d'une place en foyer, les deux mineurs avaient été arrêtés lors d'une perquisition chez Cédric Herrou à Breil-sur-Roya (sud-est), après l'arrestation de ce militant en gare de Cannes, alors qu'il accompagnait quelque 150 migrants qui comptaient demander l'asile à Marseille.
Présent au tribunal, Cédric Herrou s'est étonné que le service de l'aide sociale à l'enfance ne retrouve plus son email concernant les deux mineurs. "On a tout dans ce dossier : la persécution des militants, l'aide sociale à l'enfance qui ne prend pas en charge les mineurs, la police qui les renvoie illégalement", a-t-il dit.
Avec AFP