Lors du forum sur la gouvernance de l’internet en Afrique tenu en 2019 à N’Djamena, le président tchadien Idriss Déby Into avait déclaré : "j’attends à ce que le coût d’internet au Tchad soit le moins élevé de la sous-région tout en veillant à l’amélioration de la qualité de service fournie aux usagers".
Un an après cette instruction, trois opérateurs de téléphonie mobile installés au Tchad, notamment Airtel, Tigo et Salam n’ont pas toujours amélioré la qualité de leur service. Les usagers se plaignent, entre autres, du faible signal du réseau, du coup des données, de la messagerie... pour ne citer que ceux-là. Certains abonnés estiment que rien n’a changé.
"Après avoir vécu un temps à l’extérieur du pays je trouve que le coût d’internet du Tchad est très cher par rapport au réseau extérieur par exemple avec 500fcfa, on peut avoir 1 giga pour se connecter pendant 10 jours. Mais au Tchad c’est tout à fait le contraire", a déclaré une internaute.
Un autre de renchérir : "On a du mal à passer même les simples appels. A chaque fois quand tu appelles, on te dit que ton correspondant n’est pas joignable ou on te met en attente et cela à un coût. Donc la qualité de leur service est vraiment médiocre".
Ces plaintes ont amené l’Autorité de régulation des communications électroniques à diligenter une enquête sur la qualité des services fournis par les sociétés de téléphonie.
Pour Emmanuel Nadingar, président du Conseil de régulation des communications électroniques et des postes, l’audit de 2020 a relevé des manquements sur plusieurs indicateurs mesurés et les engagements contenus dans le protocole d’accord signé en juin 2019 n’ont pas été respectés par ces opérateurs. Le conseil approuve les sanctions pécuniaires pour les trois opérateurs à hauteur de plus de 8 milliards de francs CFA.
"Je pense que c’est déjà un premier pas mais il faut continuer par mettre la pression pour que ces géants de téléphonie puissent plier et répondre aux aspirations des consommateurs", affirme Kemba Djidah Alain, coordonnateur national du mouvement citoyen "Le Temps". Il appelle aussi à "la levée immédiate" de la censure imposée au réseau social WhatsApp.
Pour l’heure, VOA Afrique n'a eu aucune réaction du côté des responsables des compagnies téléphoniques visées par la sanction.