Une centaine de personnes - parmi lesquelles des représentants de 32 petits groupes armés, de l'armée, de la police, de la société civile, des députés nationaux et provinciaux - ont pris part à cette rencontre qui s'est tenue du 18 au 20 décembre à Murhesa, près de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, selon un communiqué commun parvenu mardi à l'AFP.
Il a été décidé d'un "engagement de tous les responsables des groupes armés congolais présents à Murhesa à une cessation des hostilités dès le 23 décembre 2019", note ce communiqué daté du 21 décembre.
Il s'agit pour ces groupes armés d'observer un "cessez-le-feu" dans la province du Sud-Kivu à partir de cette date, précise-t-on.
La rencontre a été organisée par un consortium d'ONG locales appuyées par l'organisation américaine Search for Common Ground qui œuvre pour une solution aux conflits dans différentes parties du monde.
Une proposition a par ailleurs été faite en faveur du "lancement des opérations conjointes entre groupes armés locaux et les FARDC (armée régulière) pour traquer les groupes armés étrangers présents sur le territoire national".
"Tous les groupes armés locaux ont répondu présent, à l'exception des groupes Yakutumba, Nakiliba, Mushombe, Gumino et Kashumba", indique le document commun.
Interrogé par l'AFP, le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l'armée au Sud-Kivu, a émis des "réserves" quant au respect de cet agenda.
Lundi, jour où le "cessez-le-feu" était censé entrer en vigueur, des affrontements ont été rapportés dans le territoire de Kalehe (nord) de la province du Sud-Kivu.
"Nous avons attaqué le groupe armé Maï-Maï Nyatura El Kalume hier lundi" dans cette région, a confirmé le capitaine Kasereka.
L'officier accuse cette milice d'être en lien avec le groupe armé hutu rwandais Conseil national pour la renaissance et la démocratie (CNRD). Ce dernier a été défait début décembre par l'armée, 71 de ses membres et 1.500 de leurs proches ont été rapatriés samedi au Rwanda.
"L'initiative est à encourager mais ce n'est pas la première fois que nous assistons à ces genres de mascarades", a réagi de son côté Nicolas Lubala, un responsable provincial de la société civile.
La région de l'est congolais (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri notamment) est en proie aux violences depuis 25 ans. 130 groupes armés y sont actifs, selon le groupe d'étude sur le Congo (GEC) de l'Université de New York.