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Une vingtaine de personnes arrêtées après des troubles à Al-Hoceïma, au Maroc


Des manifestants rassemblés à Al-Hoceïma protestent contre l’injustice et la corruption, au Maroc, 18 mai 2017.
Des manifestants rassemblés à Al-Hoceïma protestent contre l’injustice et la corruption, au Maroc, 18 mai 2017.

Les arrestations commencées vendredi se sont poursuivies samedi à Al-Hoceïma, dans le nord du Maroc secoué par la contestation populaire depuis plus de six mois.

Une vingtaine de personnes, dont plusieurs militants connus de la contestation populaire qui secoue depuis plus de six mois le nord du Maroc, ont été arrêtées ces dernières 48 heures à Al-Hoceïma, selon des sources concordantes.

Ces personnes ont été interpellées vendredi et samedi "pour de présumés crimes et délits portant atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat et pour d'autres crimes de droit commun", a annoncé dans un communiqué le procureur d'Al-Hoceïma.

Les suspects "auraient reçu des transferts d'argent et un appui logistique de l'étranger afin de mener des activités de propagande susceptibles de porter atteinte à l'intégrité du royaume (...)", selon le texte. Ils sont également suspectés d'être impliqués "dans des crimes et délits touchant l'ordre public", ajoute le procureur.

Dans la région du Rif, la province d'Al-Hoceima est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort fin octobre 2016 d'un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures.

Au fil des mois, la contestation, menée par un petit groupes d'activistes locaux, a pris une tournure plus sociale et politique, exigeant le développement du Rif, -marginalisé selon eux- dans un discours identitaire teinté de conservatisme et de références islamiques.

Interrogé au téléphone par l'AFP, un militant local des droits de l'Homme a fait état de l'interpellation de plus d'une dizaines de militants connus du "hirak" (la mouvance).

Parmi eux figure Mohammed Jelloul, un activiste récemment libéré de prison, qui a été interpellé "violemment à côté de son domicile et devant sa famille", selon la même source.

Nasser Zefzafi, le leader de la contestation contre qui un mandat d'arrêt a été diffusé vendredi soir, restait en fuite samedi après-midi.

Il est recherché par la justice pour avoir interrompu le prêche d'un imam dans une mosquée de la ville lors de la prière du vendredi.

Il est accusé d'avoir "insulté le prédicateur", "prononcé un discours provocateur" et "semé le trouble", selon le procureur.

A la sortie de la mosquée vendredi, Zefazfi a pu échapper à une tentative d'arrestation par la police. Mais l'incident a suscité l'agitation dans la ville, où des heurts ont opposé les forces de l'ordre, déployées en nombre, à des groupes de jeunes manifestants.

Le calme est revenu pendant la nuit et la situation était quasi-normale dans la ville samedi, au premier jour du mois de jeûne du ramadan.

Avec AFP

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