Cette annonce intervient à l'heure où Pékin renforce la censure tous azimuts, impose une stricte surveillance des contenus en ligne et une pression croissante sur les médias afin qu'ils suivent strictement la ligne gouvernementale.
Le texte en projet, ouvert aux commentaires publics depuis la semaine dernière par le ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'information, vise à mettre à jour les règles d'utilisation des "noms de domaines", les adresses utilisées pour naviguer sur internet.
Le règlement est "général et vague", mais selon sa formulation, il pourrait être utilisé pour "censurer tout nom de domaine n'étant pas enregistré en Chine", estime Lokman Tsui, de l'Université chinoise de Hong Kong.
Les contrevenants pourraient se voir infliger une amende allant jusqu'à 30.000 yuans (4.100 euros).
La lecture du projet ne permet cependant pas de savoir si seuls les sites internet présents sur les serveurs chinois sont visés, ou si ceux hébergés à l'étranger mais accessibles depuis la Chine sont également ciblés.
Un certain nombre de sites web internationaux, notamment ceux utilisés par les entreprises (Google, Facebook, Instagram ...) sont inaccessibles depuis la Chine.
Plusieurs médias chinois, dont le quotidien Global Times, proche du Parti communiste, ont estimé que le nouveau règlement pourrait avoir une influence sur les compagnies étrangères, comme Microsoft ou Apple, dont certains services sont hébergés sur des serveurs chinois.
Le projet stipule également que les noms de domaine ne peuvent "menacer la sécurité de l'Etat", "divulguer des secrets d'Etat" ou "nuire à l'honneur national".
Selon Kan Kaili, professeur à l'Université des postes et des télécommunications, à Pékin, ces règles visent à réguler les entreprises chinoises délivrant des noms de domaines, et n'affecteront pas l'accès aux sites étrangers.
Cependant, "les autorités chinoises sont très prudentes avec tout ce qui touche internet", souligne-t-il, ajoutant qu'elles "ne peuvent en perdre le moindre contrôle".
Le projet de loi est ouvert aux commentaires publics jusqu'au 25 avril. Dans le passé, des lois et règlements ont déjà été amendés après avoir suscité une intense controverse.
Avec AFP